L’hypocrisie de ce pays qui vante la liberté et encourage l’esclavage

L’esclavage noir nécessitait la traite des Noirs.

La première expédition de traite britannique fut celle de 1562, les esclaves pris furent vendus aux espagnols dans les Antilles.

Le commerce des esclaves fut confié à la « company of royal adventurers » qui eu le monopole de la traite des noirs, monopole qui lui était contesté par les commerçants libres.

En 1698 le monopole fut perdu et la liberté de la traite des noirs fut reconnue comme un droit fondamental et naturel.

La liberté accordée au commerce d’esclaves différait sur un seul point de celle accordée aux autres commerces: la marchandise était humaine.

Liverpool devint le port du trafic d’esclave de référence.

Les négriers vérifiaient si la langue de l’esclave était bien rouge, sa poitrine large et son ventre plat, conseillait de les achetez jeunes afin qu’ils grandissent sans penser que le travail est dur…

Les gouvernements, l’église et l’opinion publique acceptaient l’esclavage et l’encourageaient.

L’église refusait même que les esclaves soient invités au christianisme qui serait susceptible de les émanciper et obligerait à leur donner des jours de repos comme le dimanche ou les jours de fêtes.

On peut signaler l’hypocrisie de ce pays qui encourage un commerce détestable alors qu’il se pique de vertu, d’amour de la liberté et de justice.

Quand certains intellectuels commencèrent à protester contre l’esclavage, les esclavagistes tentèrent de convaincre que les noirs étaient les plus heureux du monde, un gentleman de l’île Maurice demanda même à sa femme de confirmer ce jugement en témoignant de ce qu’elle avait vu, elle dit « oui ils étaient très heureux, j’en suis sûre, mais seulement j’ai trouvé ça bizarre de voir les cuisiniers noirs enchaînés aux fourneaux. »

Le profit commercial suffisait à empêcher les esclavagistes à réfléchir au caractère inhumain de leur commerce et beaucoup d’entre eux ne faisaient que suivre leurs coreligionnaires sans jamais n’avoir réfléchi à la teneur de leur négoce.

Source: capitalisme et esclavage d’Eric Williams