L’esclavage des noirs comme son abolition furent économique avant d’être raciale

Selon Adam Smith la prospérité des colonies dépend d’un seul facteur économique, l’exploitation des bonnes terres, compte tenu de la population restreinte de l’Europe, les travailleurs libres nécessaires aux cultures d’exportation de sucre, coton…n’étaient pas disponibles.

Ainsi l’esclavage s’avéra présenter de nombreux avantages.

L’esclavage n’est pas né du racisme mais le racisme a été plutôt la conséquence de l’esclavage.

L’esclavage est né d’une réalité économique, les premiers esclaves du nouveau monde étaient les indiens et non les nègres.

Ces derniers furent incapables de s’adapter à cette nouvelle vie, souffrant de l’excès de travail, l’insuffisance de nourriture et ils mourraient des maladies importées par le blanc.

L’esclave indien était donc d’un faible rendement, les espagnols découvrirent qu’un nègre valait 4 indiens.

L’esclavagisme des indiens ayant refusé de devenir chrétiens étaient justifiés par les papes, les espagnols réclamèrent dès 1518 la permission de mettre en esclavage les nègres, le noir était plus résistant que l’indien et le réservoir de nègre inépuisable alors que celui des indiens limité.

C’est pourquoi on vola des nègres en Afrique pour les faire travailler sur les terres volées aux indiens d’Amérique.

Le successeur de l’indien ne fut pas tout de suite le nègre mais « le petit blanc », ces travailleurs blancs qui avaient signé un contrat avant leur départ de la métropole les obligeant à une prestation de services pour un temps équivalent au prix de leur passage.

D’autres n’ayant pas payé au capitaine le prix du voyage étaient vendus par celui ci au plus offrant.

Ainsi que des prisonniers condamnés par décisions gouvernementales à servir pendant une période définie dans les colonies.

Cette émigration possédait pour les pays européens deux avantages, elle permettait de se débarrasser des classes pauvres et d’avoir une main d’œuvre pas cher pour ses colonies.

Ces « petits blancs » fuyaient leurs conditions en Europe pour finalement être asservis dans le nouveau monde.

La spéculation commerciale fit son apparition avec ses abus, le kidnapping fut exercé, on avait raison des adultes par l’alcool, des enfants par des friandises…

Les racoleurs s’emparaient des hommes, femmes et enfants et les vendaient au delà des mers.

Par la suite on commença à se plaindre de cette émigration de pauvres ou de repris de justice et on exigea que cela cesse car il n’était pas concevable de construire un nouveau monde avec ce type de population.

Ces « petits blancs » avaient des conditions désastreuses mais pouvaient espérer accéder à une liberté rapide une fois leur contrat finis où leur peine effectué alors que le nègre lui était esclave pour la vie et ses enfants héritaient de par leur mère du statut d’esclave.

Ainsi mieux valait des esclaves noirs que ces travailleurs blancs qui aspiraient à l’indépendance et la liberté.

De plus l’évasion était facile pour le blanc qui pouvait se fondre dans la ville alors que le nègre en fuite n’avait pas d’espoir de pouvoir se fondre parmi la population.

Ces conditions permettaient d’obtenir du nègre une obéissance mécanique ce qui n’est pas possible pour le blanc qui a la fin de son contrat recouvre sa liberté.

Le travailleur noir coûtait également moins cher qu’un blanc.

C’est ici que se situe l’origine de l’esclavage noir, sa raison d’être est économique et non raciale, lié au bas prix de son travail et non à la couleur du travailleur.

Ainsi l’esclavage indien et la servitude blanche cédèrent le pas à l’endurance, la docilité et la capacité de travail de l’homme noir.

La rationalisation de l’esclavage du nègre et son bien fondé apparurent par la suite afin de le justifier.

L’abolition de l’esclavage de la même manière ne fut pas effectif dans un but de liberté mais dans un but économique: « le travail fourni par un esclave coûte plus cher que le travail d’un homme libre. » comme le dit Merivale.

Source « capitalisme et esclavage » d’Eric Williams