Le pacte germano-sioniste

Dans aucun manuel d’histoire on ne trouve mention d’un pacte germano-sioniste.

Seuls quelques livres spécialisés évoquent la réunion du 07/08/1933 au ministère allemand de l’économie au cours de laquelle des représentants de l’agence juive et de l’organisation sioniste mondiale ont signé avec de hauts fonctionnaires du Reich ce qu’on appelle l’accord de la haavara (transfert).

Il s’agissait d’organiser le transfert vers la Palestine de capitaux que les juifs allemands candidats à l’émigration souhaitaient emporter avec eux.

Cet accord technique fut le premier acte d’une étroite collaboration entre les sionistes et l’Allemagne hitlérienne.

L’auteur Jean Claude Valla souligne la convergence idéologique entre les signataires de cet accord.

Il révèle que les sionistes allemands a de rares exceptions ont approuvé les lois de Nuremberg.

Peu d’historiens traitent de cet accord à cause de la place qu’occupe la Shoah aujourd’hui, celle ci empêche de dire que des sionistes ont collaboré avec le IIIe Reich.

De plus personne ne pouvait deviner ce qui arriverait par la suite.

Eliahu Ben Elissar affirme « personne e ne connaît et sans doute ne pourra jamais déterminer avec précision ni la date où fut prise la décision fatale d’exterminer physiquement les juifs ni les circonstances réelles dans lesquelles elle intervint.

Tout cependant tend à prouver que bien après son accession au pouvoir, le Führer poursuivait encore une politique qui ne devait pas obligatoirement déboucher sur une issue de cette nature. »

Qualifier toute étude de cette période de l’histoire de révisionnisme affaiblit l’histoire.

Jacques Toubon le 22/06/1991 devant l’assemblée déclara « il est parfait clair que l’institution d’un délit de révisionnisme a fait régresser notre législation car c’est un pas vers le délit d’opinion.

Cela a fait régresser l’histoire parce que cela revient à poser que celle-ci ne peut être contestée.

Je suis contre le délit de révisionnisme parce que je suis pour le droit et pour l’histoire et que ce délit fait reculer le droit et affaiblit l’histoire. »

Hitler était un virulent antisémite malgré cela les sionistes ont accepté de collaborer avec lui et l’histoire montre que ce ne fut pas pour permettre aux juifs allemands de quitter l’Allemagne, puisqu’ils approuvèrent les lois de Nuremberg (1935) au nom de leur propre conception raciale de l’histoire.

Le rabbin antisioniste Elmer Berger dit « les juifs comme les autres dénoncent les idées racistes des nazis.

Pourtant certains d’entre eux souscrivent à ce postulat en affirmant qu’ils sont un peuple et une race différents, dont les problèmes ne peuvent être résolus que par la création d’un état qui leur soit propre.

Si cela était, en quoi ce concept diffère t il des conclusions de la théorie nazie que les juifs sont des éternels différents, des éléments non assimilables?

N’est ce pas curieux et d’une ironie tragique à la fois que les sionistes et les pires antisémites s’entendent sur une même solution: l’isolement des juifs dans un pays à eux? »

Le 30/01/1933 Adolf Hitler accède à la chancellerie, le 05/03 il dispose d’une majorité grâce à l’appui de ses alliés conservateurs du Deutschantionale Volkspartei.

Le 07/04 la loi sur la restauration de la fonction publique est adoptée et permet d’exclure du corps des fonctionnaires tous les adversaires du régime à commencer par les communistes, les juifs sont plus particulièrement visés par le « paragraphe aryen » de cette loi.

La loi du 25/04 vise à limiter le taux d’inscriptions des étudiants juifs.

En 1933 ils sont interdits de posséder des exploitations agricoles.

Le 29/09 une loi de la chambre de la culture entraîne l’éviction des écrivains et artistes juifs.

Le 04/10 ils sont interdits d’occuper un poste de rédacteur dans les journaux.

Sont exceptés ceux qui ont combattu lors de la première guerre et leurs descendants.

Dès mars 1933 l’immigration des juifs venus de l’est est interdite, les procédures de naturalisation sont interrompues et eux qui vivent sans permis de séjour sont expulsés.

Au début de l’automne le paragraphe aryen est appliqué dans les églises protestantes du Reich.

Le mouvement des chrétiens allemands affirme dans un texte intitulé « orientations » que la foi dans le Christ doit être axé sur la race, race, peuple et nation composant un ordre de vie donné par Dieu.

Le point numéro 9 interdit de prêcher les juifs cela représentant une grave menace pour le peuple allemand, les prêcher entraînerait un risque d’imposture raciale et de batardise. Le mariage entre allemands et juifs doit être interdit.

Malgré ces mesures hostiles aux juifs la majorité des cibles du régime à l’arrivée du régime nazi furent les communistes.

Le 26/03 des manifestations hostiles à l’Allemagne ont lieu aux États Unis, auxquelles Hitler réagit le 01/04 en organisant une journée symbolique de boycottage des entreprises juives allemandes.

Ceci entraîne un boycott dans nombreux pays des produits allemands.

Un télégramme est adressé à Hitler le menaçant de poursuivre le boycott si il ne rend pas aux juifs d’Allemagne toutes facilités d’existence morale.

Ludwig Holländer président de l’association centrale des citoyens juifs allemandes et non sioniste désavoue ces initiatives, qu’il estime injustifiées.

Les juifs allemands rappelèrent leur attachement à l’Allemagne et leur approbation du programme politique, quant aux propos antisémites ils disaient les comprendre et reconnaître que le peuple allemand puisse être irrité de voir la finance et la presse au main des israélites.

Le 21/06/1933 les dirigeants de la ZVfD (le partie juif sioniste) affirmèrent leur sympathie vis à vis des principes du régime d’Hitler et posaient que le sionisme est compatible avec ces principes.

Ils déclarèrent que le sionisme avait prévenu qu’en raison d’une tendance à l’assimilationnisme, des symptômes de détérioration ne manqueraient pas d’apparaître.

Que le sionisme croit que la renaissance nationale du peuple qui a lieu actuellement en Allemagne, avec l’accent mis sur ses racines chrétiennes et son caractère national, doit également avoir lieu au sein du groupe national juif.

Pour le peuple juif aussi l’origine nationale, la religion doivent avoir une signification décisive au moment de forger son devenir.

Nous croyons que c’est précisément la nouvelle Allemagne qui peut grâce à une volonté déterminée de résoudre la question juive, trouver une solution.

Notre reconnaissance de la nationalité juive nous fournit les bases d’une amitié sincère avec le peuple allemand et ses réalités nationales raciales.

Nous ne souhaitons pas fausser ces données fondamentales, nous aussi sommes contre les mariages mixtes et soucieux de préserver la pureté du groupe.

Pour atteindre ses objectifs pratiques, le sionisme souhaite obtenir la collaboration d’un gouvernement même fondamentalement hostile aux juifs, car dans la solution du problème juif il n’est pas question de faire du sentimentalisme, mais de traiter le problème réel dont la solution intéresse tous les peuples.

La propagande en facteur du boycott de l’Allemagne est par essence anti-sioniste.

Le 04/04/1933 ils déclaraient « le nazisme offre l’occasion historique de réaffirmer l’identité nationale juive.

Les juifs regagneraient le respect qu’ils avaient perdu à cause de l’assimilation et lanceraient leur propre renaissance nationale, comme les allemands.

Les juifs avaient une dette envers les nazis: Hitler leur avait montré la voie qui leur rendrait leur identité.

Cet éditorial suscita un immense enthousiasme chez les juifs allemands sionistes ou non.

Le rabbin Joachim Prinz (futur vice président de l’organisation sioniste mondiale) en 1934 déclara « nous voulons que l’assimilation soit remplacée par une nouvelle loi: la déclaration d’appartenance à la nation juive et à la race juive.

Un état fondé sur la pureté de la nation et de la race ne peut être qu’honorée et respecté par le juif qui déclare son appartenance à son propre peuple.

Cet état ne veut pas de juifs, il ne veut pas de juifs flatteurs et rampants.

Celui qui honore ses origines et son propre sang peut respecter et honorer la volonté nationale des autres nations.

Ainsi les sionistes furent favorables à l’adoption des lois Nuremberg en 1935 car celles-ci permettaient de définir les relations entre les juifs et les allemands et la reconnaissance de la communauté juive comme une communauté raciale basée sur le sang et non sur la religion, ce qui garanti sans réserve leur intégrité raciale.

Ils déclarent le gouvernement allemand se trouve en complet accord avec le grand mouvement de la communauté juive appelé sionisme qui reconnaît la solidarité des juifs du monde entier et son refus de toute notion d’assimilation.

Moses Hess écrivait en 1862 « on ne peut réformer les nez juifs, aucun baptême, ni aucun peigne transformera des cheveux crépus juifs et bruns en cheveux blonds et plats.

La race juive est une race pure.

L’histoire confirme il ya dès l’origine des races différentes et des ethnies différentes. »

Pour Herzl le sionisme a besoin du malheur des juifs pour s’imposer, comme il l’écrit à Ludwig Speidel.

Max Nordau au quatrième congrès sioniste en août 1900 déclare déceler dans la persécution des juifs roumains « une bénédiction cachée » qui « ouvrirait la voie du salut de la race juive. »

Pour Nordau l’antisemisme était le meilleur ami du sionisme.

David Ben Gourion ( qui sera deux fois premier ministre d’Israël) voyait dans l’antisémitisme nazi une « punition » infligée à ceux qui ont tenté de s’intégrer dans la société allemande au lieu de partir en terre d’Israël.

Les juifs de Palestine attendaient de l’arrivée de Hitler au pouvoir une immigration accrue de juifs allemands.

Mai 1933 eu lieu le premier accord entre le gouvernement allemand et des juifs de Palestine, un accord technique mais d’une grande portée politique.

Les sorties de devises étant très réglementées par l’Allemagne pour enrayer la crise économique, les candidats au départ étaient obligés d’abandonner leurs biens pour partir.

Le premier accord fut pour faciliter le transfert du patrimoine des juifs quittant l’Allemagne.

Le 07/08/1933 fut ensuite conclu l’accord de la haavara, un accord de transfert visant à faciliter l’émigration des juifs allemands vers la Palestine, l’agence juive était représentée par Georges Landauer.

Ben Gourion dû batailler pour faire accepter l’accord à l’agence juive qui émettait de sérieuses réserves.

Le journal de la SS, Das Schwarze Korps publie en première page un éditorial dans lequel on peut lire « le temps n’est pas très éloigné ou la Palestine sera en mesure de recevoir des fils qui en furent séparés durant plus de mille ans. Que nos bons vœux, ainsi que la bonne volonté de l’état les accompagnent. »

Les pères fondateurs du sionisme étaient pour la plupart de Juifs allemands, les premiers sionistes à se manifester en Allemagne étaient des émigrés de Russie.

L’accord passé les nazis attendaient des sionistes qu’ils encouragent leurs coreligionnaires à émigrer en Palestine.

La gestapo reconnaît les efforts de Hans Friedenthal ancien responsable de la fédération sioniste d’Allemagne, pour favoriser l’émigration vers la Palestine.

Parmi les mesures prises par les signataires de l’accord de la haavara fut dès le 21/01/1935 l’ouverture de 40 centres de formation professionnelle pour les candidats à l’émigration et des cours d’hébreu organisés dans plusieurs villes.

Entre 1933 et 1941 près de 60 000 juifs allemands émigrèrent en Palestine grâce à cet accord, soit environ 10% de la communauté.

Ceci est entre autre expliqué par les critères de sélection très stricte de l’agence juive qui refusait les malades et les nécessiteux parmi les migrants demandant leurs renvois en Allemagne afin qu’ils ne deviennent pas un fardeau pour Israël.

Itzhak Gruenbaum membre de l’exécutif sioniste déclare le 16/10/1935 qu’il faut choisir les réfugiés qui en valent la prenne et refuser les autres.

En septembre 1941, Menahem Ussihkin, directeur de l’office central pour la suprématie de l’hébreu déclare « il y a quelque chose de positif dans la tragédie des juifs allemands.

C’est le fait qu’Hitler les ait opprimés en tant que race et non en tant que religion.

S’il les avait opprimés en tant que religion, la moitié d’entre eux se seraient tout simplement convertis au christianisme. »

Le soutien au sionisme n’a pas fait l’unanimité au sein des instances dirigeantes du 3e Reich.

Vicco Von Bülow-schwante considérait que la création d’une entité juive en Palestine, même sous contrôle britannique, renforcerait le pouvoir de la communauté juive internationale.

Karl A.Schleuness dans son rapport cite « la proclamation d’un état juifs ou d’une Palestine sous administration juive créerait un nouvel ennemi pour l’Allemagne. »

Un des responsables du groupe Stern en juin 1938 déclara « il faut créer une situation où la vie d’un arabe ne vaudra pas plus que celle d’un rat.

Comme ça, tout le monde comprendra que les arabes sont de la merde, et que nous sommes, nous et non eux, les véritables maîtres du pays. »

Les arabes également tentent de convaincre les allemands de renoncer à cet accord, Younes As Sebaoui ministre iraquien de affaires économiques, traducteur en arabe de « mein kampf » tente d’user de son influence pour dissuader les allemands.

Le grand mufti de Jérusalem Hadj Amine Al Husseini envoie un émissaire à Berlin en octobre 1937, puis un second en novembre mais rien y fait.

Hitler en personne affirme en 1938 que l’émigration des juifs d’Allemagne continuera d’être stimulée par tous les moyens possibles.

Mais la politique d’émigration va être sabotée par les extrémistes du parti, notamment Goebbels, qui profitera de l’assassinat du troisième secrétaire de l’ambassade d’Allemagne à Paris par un juif polonais de 17 ans, Herszel Grynszpan, pour déclencher un véritable pogrom.

Hitler lui même est dépassé par les événements et ce déchaînement de violences, il est mis sur le fait accompli.

Un rapport dresse un bilan des événements : 815 magasins détruits, 171 maisons démolies, 76 synagogues saccagées, 191 autres incendiées, 36 juifs assassinés, 36 autres grièvement blessés…

Suite à ces événements en 1939 78 000 juifs quitteront l’Allemagne.

Malgré le changement de politique de la Grande Bretagne en juillet 1939 qui pour ménager les arabes met fin pour une durée de 6 mois à l’immigration juive en Palestine, celle ci se poursuivra clandestinement.

Pour plus de détails :

https://laviedelivre.wordpress.com/2018/08/16/les-memoires-de-david-ben-gourion/

https://laviedelivre.wordpress.com/2018/08/08/laccord-haavara-signe-entre-hitler-et-les-sionistes/