Une nation qui s’effémine va vers la déchéance

Proudhon écrit dans  » pornocratie »:

Il suit de là qu’une nation, après avoir débuté avec une énergie virile, peut s’efféminer, et par là même déchoir : c’est ce qui est arrivé aux Perses après Cyrus, aux Grecs, après la guerre du Péloponèse ; aux Romains eux-mêmes, à la suite de leurs immenses conquêtes et de leurs guerres civiles. Par la même raison, si une race peut s’efféminer, elle peut aussi, par le travail, la philosophie et les institutions, se viriliser davantage : c’est ce qui est arrivé pour les Français du Tiers-État, dans cette période à jamais glorieuse qui s’étend de la mort du cardinal de Fleury (1743) à celle de Louis XVIII (1824). On ne saurait dire que ce mouvement se soit aussi bien soutenu de 1825 à 1860; mais le travail peut être repris.

Cette oscillation de l’élément masculin à l’élément féminin, en autres termes, de la force à la beauté, de la politique à l’art, du droit à l’idéal, indique les limites de la puissance de l’homme sur lui-même, la sphère de son action, et les deux extrêmes entre lesquels il doit trouver son juste tempérament.