Les Mamelouks

Les Mamelouks

Les Mamelouks sont ces esclaves-soldats devenus chefs d’un empire qui intriguèrent les penseurs européens de l’époque. Leur pouvoir paraissait scandaleux en Europe, on avait affaire à un nouveau schéma inconnu jusqu’alors. La tendance s’était inversée : en terre d’Islam l’esclave devenait le maître. Quand les Mamelouks s’emparent du pouvoir ; retour sur un modèle qui interrogea les grands du Vieux Continent.

Qui sont les Mamelouks ?

Les Mamelouks sont recrutés pour la première fois en Irak en 870. Ces esclaves sont choisis pour leurs qualités martiales. Ils ont constitué une expérience originale sans réel équivalent dans aucune autre culture politique. Parmi les Mamelouks les plus connus, il y a Baybars, un esclave devenu sultan et dont les exploits ont fait la gloire de l’islam. Son histoire a été éditée en 10 volumes et maintient vivante la mémoire des Mamelouks jusqu’à aujourd’hui !

Baybars et le sultan d’Egypte Al Salih Ayyoub

Le Sultan d’Égypte Al Salih Ayyoub fit un rêve dans lequel il vit qu’un soldat esclave l’accompagnait dans son pouvoir. Il décida, à son réveil, d’acheter de nombreux esclaves turcs sur les marchés. C’est ainsi qu’il composa une armée de Mamelouks. Le Baybars fuyant les mongols fut capturé et vendu plusieurs fois jusqu’à être acheté par un officier d’Al Salih Ayyoub.

Une liberté recouvrée

Les Mamelouks déracinés par le long voyage qui les avaient conduits en Égypte ou en Syrie éprouvaient pour leur maître des sentiments filiaux. Une fois éduqué, le maître affranchissait l’esclave ce qui créa une relation nouvelle entre eux. De cet affranchissement, naquirent une reconnaissance profonde ainsi qu’un engagement de servir et de soutenir son ancien maître en toutes circonstances. Cette liberté recouvrée avait tissé un lien durable avec l’ancien maître. Il existait désormais des liens affectifs forts entre ce père de substitution et « ses enfants par le sabre ».

Du sabre au livre : une éducation complète

Ces jeunes orphelins commençaient par apprendre l’arabe et le Coran avant d’entrer en École Militaire. Ils se faisaient circonscrire et on leur enseignait les points essentiels du dogme. Certains d’entre eux excellèrent même dans la science, maîtrisant le fiqh. Il y eut parmis les Mamelouks un homme dénommé Taghri Birmish qui se distingua par son savoir. Il fut d’ailleurs surnommé par Ibn Hajar de « Al faqih » pour sa maîtrise des sciences. Il enseignait le hadith et était considéré comme un « hafiz ». Baydamur Al badri copia le Coran de ses propres mains.

Un règne de plus de deux siècles

De 1250 à 1517, les Mamelouks régnèrent sur l’Égypte. Ils régnèrent aussi dans d’autres régions du monde comme l’Inde ou le Soudan. On les retrouva aussi dans le Bey d’Alger et ailleurs. Ils marqueront l’histoire en écrasant les Mongols à Ayn Jalut sous la direction de Qoutouz. D’abord au service des Ayyoubites, ils finissent par les renverser.Ils garderont ensuite le pouvoir jusqu’à être anéantis par les Ottomans lesquels les maintiendront dans d’autres régions du monde, comme dans le Bey d’Alger par exemple.

Durant leur règne se développa le culte des saints ce qui engendra des démêlés entre les adeptes de l’adoration des tombeaux et les savants de l’époque comme Ibn Taymiya.