Les Ottomans et les Wahhabites
Le Hedjaz fut intégré aux possessions territoriales ottomanes en 1517, le sultan devint alors protecteur des lieux saints.
En tant que protecteur, il était chargé de garantir le droit à tous les musulmans d’effectuer le pèlerinage, de leur assurer sécurité et protection sur place et le long des routes caravanières et de préserverons les lieux saints.
Il devait aussi assurer la justice et l’équité, notamment en matière de prix et de taux de change.
Dans la pratique, ces fonctions étaient exercées par les chérifs de la Mecque.
Au début du XIXe siècle, les chérifs avaient acquis un pouvoir presque illimité dans le Hedjaz.
La corruption, la cupidité, la violence et l’insécurité étaient omniprésentes dans le Hedjaz à la fin du XVIIIe siècle, mais ce territoire restait sous la juridiction du sultan.
Scandalisés par l’échec du sultan à assurer la sécurité et la justice, les wahhabites décidèrent de conquérir le Hedjaz et d’y rétablir l’ordre.
Après avoir accusés les Ottomans d’une série de violations des principes islamiques: la négligence de la zakat, la consommation de boissons alcoolisées, la fornication, la corruption et la fraude, ils décidèrent que le sultan n’agissait pas comme doit agir un musulman.
Mais Ibn Abd Al Wahhab n’avait permit pas de déposer un tel dirigeant par la force, fidèle à la doctrine de l’imam Ahmad, et préconisa le débat avec le sultan.
C’est alors que les érudits wahhabites, incorporèrent dons leur corpus les écrits d’Ibn Taymiyya, en effet en son temps, il avait élaboré une vision du monde et une idéologie permettant la révolte contre un dirigeant incapable de remplir ses responsabilités.
Ayant à faire face aux invasions mongoles et à la menace pressante du christianisme par le biais des croisades.
Ces deux événements influencèrent Ibn Taymiyya qui développa une idéologie religieuse pour combattre ces deux menaces.
Pour gagner plus de légitimité aux yeux de leurs sujets, les mongols clamèrent leur conversion à l’islam.
Cependant, ils continuèrent d’appliquer leur propre loi coutumière plutôt que d’adhérer à la loi islamique.
Ibn Taymiyya s’en pris à eux, affirmant qu’un gouvernement islamique légitime a deux responsabilités majeures: la gouvernance par la loi islamique et la défense des terres musulmanes contre les envahisseurs.
Le fait que les mongols favorisent leurs propres lois au détriment de la loi islamique, les privaient de toutes légitimités.
Les wahhabites reprirent à leur compte l’idéologie politique d’Ibn Taymiyya afin de justifier leur soulèvement contre les Ottomans.