L’évangélisation forcée des Saxons par Charlemagne

Capitulaire de Charlemagne aux saxons (785)

« Il a plu à tous que les églises du Christ que l’on construit en ce moment en Saxe et qui sont consacrées à Dieu ne soient pas moins, mais plus et mieux honorées que l’eussent été les temples des idoles..

Quiconque entrera par violence dans une église et, de force ou par vol, enlèvera un objet ou détruira cette église par le feu sera mis à mort…

Quiconque tuera un évêque, un prêtre ou un diacre sera, de même, condamné à mort…

Quiconque livrera aux flammes le corps d’un défunt, suivant le rite païen, et réduira ses os en cendres sera condamné à mort.

Désormais tout Saxon non baptisé qui cherchera à se dissimuler parmi ses compatriotes et refusera de se faire donner le baptême, voulant demeurer païen, sera mis à mort…

Quiconque complotera avec les païens contre les chrétiens ou persistera à les aider dans la lutte contre les chrétiens, sera mis à mort…

Quiconque manquera à la fidélité au roi sera puni de la même peine capitale…

Il a de même plu d’ajouter à ces décrets, que tous les enfants devront être baptisés dans l’année, si quelqu’un refuse de faire baptiser un enfant dans l’année, sans le conseil ou la dispense d’un prêtre, il paiera au fisc une amende de 120 sous s’il est lite.

Quiconque invoquera les sources ou les arbres ou les forêts ou leur fera des offrandes, comme les gentils, ou banquettera en l’honneur des démons, paiera 60 sous s’il est noble, 30 s’il est ingénu, 15 s’il est lite. S’il ne peuvent vraiment s’acquitter immédiatement, ils seront affectés au service de l’Eglise jusqu’à ce qu’ils aient totalement payé leur dette…

Nous ordonnons que les corps des Saxons chrétiens soient portés aux cimetières des églises et non aux tumuli des païens…

Nous donnons le pouvoirs aux comtes de placer sous leur ban, dans leurs ressort, la faida et les causes majeurs jusqu’à 60 sous, nous établissons le ban du comte pour les causes mineurs jusqu’à 15 sous…

Nous interdisons à tous les Saxons, en général, de tenir des assemblées publiques sauf dans le cas où notre missus les ferait assembler de notre part; mais que chaque comte, dans son ressort tienne des plaids et rendre la justice. et que les prêtres veillent à ce que cela ne se passe pas autrement. »