L’Islam et l’esclavage

Esclavages et abolitions en terre d’Islam

Au moment de l’apparition de l’islam, l’esclavage relevait de l’ordre des choses, formant une vieille institution fermement établie, enracinée dans les coutumes guerrières.

Le Coran a voulu améliorer la condition servile en corrigeant les abus et en exhortant les croyants à affranchir leurs esclaves afin d’expier leurs péchés.

Maxime Rodinson dit « c’est une naïveté de vouloir qu’on ait aboli au VIIe siècle une institution parce qu’elle nous choque actuellement. »

16 versets dans le Coran exhortent à l’affranchissement d’un esclave.

Muhammad encourageait également la pratique du rachat de sa liberté par l’esclave comme il le fit lui même a l’égard de Salman Al farisi.

Également l’islam interdit l’asservissement des musulmans et des gens du livre nés libres.

L’islam incita a l’affranchissement des esclaves quand les autres civilisations ne reconnaissaient pas même aux esclaves le statut d’être humain mais les considéraient uniquement comme une chose.

Il n’y eut pas d’abolition décrété par les états musulmans, l’initiative de l’affranchissement relevant du Maitre en tant qu’œuvre pieuse.

Etienne Carathéodort Effendi, chrétien grec-orthodoxe, ministre de l’empire Ottoman lors d’une conférence donnée en l’église saint Gudule de Bruxelles « la traite est effectivement un crime, mais il y a des criminels dans toutes les religions, aussi bien chrétienne que musulmane ou autre, sans qu’on puisse mettre au compte de ces dernières, en tant que telles, les méfaits de leurs adeptes. »

Le Coran réintégra au sein de l’humanité les esclaves qui étaient alors rangés au même niveau que les objets, privés de leurs droits d’être humains, enjoignant au maître la bienfaisance envers eux, ce fut la première étape compassionnelle qui visait à la libération morale des esclaves en les réintégrant au sein de l’humanité.

L’islam enseigne que la condition naturelle de l’être humain est la liberté.

Après l’étape de libération morale, l’étape suivante fut la libération effective des esclaves par deux grands moyens: l’affranchissement volontaire de la part des maîtres et le contrat d’affranchissement qui consiste à accorder à l’esclave sa liberté lorsqu’il la sollicite moyennant une somme d’argent convenue entre lui et le maître.

On peut citer en illustration le cas de Bilal racheté par Abou Bakr, riche marchand qui dépensait des sommes importantes pour racheter les esclaves à leurs maîtres et les libérer.

Le mobile d’affranchissement des esclaves par les européens étaient le développement de l’industrie qui rendait la traite des noirs et l’esclavage non rentable ce qui contraste bien avec le mobile d’affranchissement des premiers musulmans qui ne cherchaient par cela qu’à gagner l’agrément de Dieu.

Ces deux moyens d’émancipation manifestent les progrès considérables de l’islam dans l’histoire de l’esclavage.

La force de l’islam dans le traitement de l’esclavage, est le facteur d’émancipation qu’il propose, l’esclave étant dans un état psychologique qui l’empêche de prendre conscience de son humanité et de sa propre dignité, souffrant du complexe d’infériorité que génère sa condition d’esclave, l’esprit de miséricorde de l’islam l’envahi, lui redonnant son statut d’homme et la possibilité de regagner sa liberté et de jouir de ses droits alors réservés aux maîtres.

Quant au cas d’esclavage, de capture et de vente de musulmans à certaines périodes de l’histoire islamique, il n’est ni plus vrai ni plus juste de les imputer à l’islam que les crimes vicieux comme par certains aujourd’hui au nom de l’islam.

La législation musulmane a établi un système bien conçu qui garantit avec le temps la suppression de l’esclavage de façon graduelle, adoptant ainsi la méthode législative évolutive.

De plus si le pentateuque prétend que cham le fils de Noé aurait été maudit par son père, et que ces descendants, les noirs seraient alors condamnés à l’esclavage, l’islam lui ne reconnaît pas ce récit et rappelle plutôt que les hommes sont égaux, leur mérite ne dépendant que de leur piété.

Ibn khaldoun ajoute qu’en imaginant que ce texte puisse être considéré, Noé aurait maudit son fils Cham mais sans qu’il ne parle de sa couleur, ainsi la malédiction supposée ne peut être liée à celle ci.

L’islam n’a pas que théorisé cette égalité entre les hommes, l’histoire de l’islam, montre que ces principes ont été aussitôt mis en pratique par les premiers musulmans, les noirs occupaient des rôles importants, Bilal, un noir devint le premier muezzin.