Hadj Ali Abdelkader
L’Alger désormais liée au système capitaliste mondial et à la colonisation va expulser des millions d’hommes de leur univers clos, c’est ainsi qu’Ali Abdelkader, Hô Chi Minh et d’autres hommes originaires des colonies comme Messali Hadj vont se retrouver comme émigrés en France.
Libérées du poids fastidieux du code de l’indigénat et du contrôle policier, Hadj Ali Abdelkader, Samuel stephany et Hô Chi Minh, un trio qui sera appelé à durer dans le temps, vont se mettre à l’école du militantisme politique.
Hadj Ali et le futur président du Vietnam vont se lier politiquement ainsi que les hommes originaires des colonies: algériens, indochinois, antillais, malgaches, réunionnais, et autres africains vont se familiariser avec des mots d’ordre anti impérialistes et anti coloniaux.
Le Parti communiste alors seul opposant au capitalisme et à la colonisation va alors canaliser les forces de ces militants.
Les algériens vivant en France joueront un rôle important dans la naissance du mouvement révolutionnaire et son développement.
Hadj Ali sur son lit de mort dénonçait le commencement de la falsification de l’histoire .
Mohamed Harbi dit « la production historique, idéologique et sociologique relative au mouvement national est à bien des égards, une anthologie de la falsification et de la dissimulation.
Des pans entiers de l’histoire ont été effacés ou voués au silence.
Militants et mouvements politiques ne sont pas appréciés en fonction de la place qu’ils ont occupée à un moment donné mais en fonction de ce qu’ils sont devenus. »
Parmi les militants dans l’histoire a été occulté, Hadj Ali Abdelkader, qui eut une vie dense et féconde, homme d’action et de cœur, naturellement généreux, haïssant l’injustice, au service des opprimés.
Son adhésion au communisme comme outil de résistance au colonialisme ne le fit pas rejeter sa foi musulmane et son patriotisme algérien.
L’œuvre majeure de sa vie est la création de l’ENA (étoile nord africaine) qui offrit aux algériens un instrument de lutte pour la libération.
Il est né en 1883, date à laquelle mourut l’émir Abdelkader, le vaillant émir mourut et la même année un autre Abdelkader naissait, le premier aura été chef de la résistance pendant 17 ans, le second fondera le premier parti révolutionnaire algérien et luttera pendant 40 ans contre le colonialisme.
Son père le nomma Abdelkader en hommage à l’illustre défunt.
Enfant il mémorisa le
Coran et s’initiera la langue arabe.
Il grandit dans un contexte d’injustice, d’arbitraire, de déni de droit, le code de l’indigénat étant la parfaite illustration de l’oppression subie par les algériens.
Fréquentant la mosquée de Mascara il s’imprègne des récits de l’épopée de l’émir Abdelkader.
Puis il quitte l’Algérie pour la France après avoir vendu son commerce de quincaillerie fructueux.
Installé à Paris il se fait engager dans une quincaillerie parisienne où il travaillera une dizaine d’années.
Attaché à sa religion et sa culture il refusait l’assimilation mais afin de créer des associations et avoir des activités politiques il recourra à l’acquisition de la citoyenneté française, il épousa Adrienne Caroline Leblanc, normande originaire de Rouen.
Grâce à ses économies il ouvrit sa propre quincaillerie où il travaillait avec sa femme, son magasin deviendra un lieu de rencontre pour les algériens.
Quand la première guerre mondiale est déclarée il est mobilisé contre son gré.
De retour il fit fortune et utilisa son argent pour financer de nombreuses œuvres de bienfaisance et d’actions politiques.
Mais sa fortune fondra rapidement à cause d’une maladie pulmonaire qu’il contractera et dont les soins médicaux seront coûteux.
Il mourut des suites de sa maladie à l’hôpital.
Messali dira « son long séjour en France et son appartenance au Parti communiste n’avaient pas du tout altéré son arabisme ni sa foi islamique. »
Son adhésion en politique est lié à l’aspect anti-colonialisme du communisme dont il ne retient du programme que les aspects sociaux et économiques.
La révolution russe l’inspire et inspire son ami Hô Chi Minh, qui dirigera la résistance vietnamienne.
Il organisera en France les deux meeting de l’émir Khaled et revendiquera l’autonomie des colonies, la suppression de l’indigénat et le droit à l’indépendance .
L’appartenance au Parti communiste permet aux militants algériens d’échapper à la répression française et de jouir d’un soutien efficace face à l’administration.
Hadj Ali premier algérien membre du PCF sera finalement exclu de celui ci suite à son ouverture de l’ena dont la ligne idéologique ne satisfait pas le Parti communiste.
Hô Chi Minh et Hadj Ali deviendront dans la capitale France les porte parole de centaines de millions d’opprimés à travers le monde, pour faire entendre leurs voix ils vont lancer le journal « le paria », le 01/04/1922 le premier numéro sort, le titre du journal est inscrit en français, arabe et chinois, tiré à 1000 exemplaires, le journal est vendu à la criée par les militants anti colonialisme et clandestinement dans les colonies.
Le journal devient la tribunes des populations coloniales.
Hadj Ali signe ses articles par des pseudonymes tel Hadj Bicot ou Ali Baba.
Il sera édité durant 4 ans.
Par la suite il fut à l’origine de la création d’autres journaux comme « El Ouma » qui se voulait être l’organe de défense des indigènes nord-africains, pour la défense des droits des musulmans.
En 1924 sous l’impulsion de l’émir Khaled il fonde l’ENA, qui sera la première organisation nationaliste à base populaire, fondé par Hadj Ali et dont le président d’honneur est l’émir Khaled, le numéro 3 étant Messali Ahmed.
Étoile nord africaine, association de musulmans algériens, tunisiens et marocains, association de bienfaisance pour l’aide aux émigrés et devient un groupuscule d’algériens résidents à Paris œuvrant en vue de l’indépendance de l’Algérie.
La raison de l’adhésion des résistants Algériens au communisme est le rôle libérateur de l’union soviétique pour les peuples colonisés, Hadj Ali disait « c’est la seule place de salut que nous ayons pour nous débarrasser de l’impérialisme. »