La guerre entre le Maroc et l’Espagne où l’endettement d’un pays

Napoléon III devenu empereur des français en 1852, estimait que le Maroc devait appartenir à l’Espagne.

L’empire Ottoman touchant à sa fin le partage de sa succession devait se faire entre les puissances riveraines de la Méditerranée.

L’Espagne prendrait le Maroc, la France Tunis, la Sardaigne et l’Angleterre l’Égypte.

Les espagnols préparant leur attaque furent attaqués par 600 marocains des tribus rifaines.

Le gouvernement espagnol demanda aussitôt réparation au sultan du Maroc en lui donnant un délai de dix jours.

Sur ces entrefaites le sultan Moulay Abderahman mourut le 26/09/1859, son fils Mohammed lui succéda et obtînt la prolongation du délai, durant lesquels de nouvelles attaques eurent lieu contre la garnison de Ceuta par les tribus rifaines qui échappaient au contrôle du sultan.

L’Espagne exigeait par ailleurs que lui soit cédée la ligne de crête qui dominait les environs de Ceuta.

Le 11/10/1859 le sultan fit savoir au consul espagnol à tanger qu’il donnait toute satisfaction aux demandes de Madrid.

Mais l’Espagne demanda au sultan des revendications humiliantes et fixa un ultimatum pour le 16/10/1858 exigeant que le Maroc leur cède un territoire considérable.

Le 22/10 le gouvernement espagnol déclara la guerre au sultan.

Une armée de plus de 40 000 se préparait à envahir le Maroc.

Malgré le désir du sultan de donner satisfaction aux espagnols, le général O’Donnell n’en fit pas moins débuter les opérations.

L’intervention espagnole inquiétait la couronne britannique qui ne pouvait accepter l’implantation d’une puissance européenne au Maroc ce qui porterait préjudice à ses intérêts commerciaux.

Les commerçants britanniques installés à Gibraltar contrôlaient les trois quarts du commerce extérieur marocain.

Le Maroc était aussi pour l’Angleterre un pourvoyeur pour le textile et les grains.

L’Angleterre fit savoir à l’Espagne qu’en cas d’attaque il riposterait, mais l’Espagne déclara malgré tout la guerre.

L’Angleterre afin de ne pas transformer la crise en crise européenne n’intervint pas mais exigea au gouvernement espagnol une contrepartie financière de plusieurs millions de pesetas.

A la grande surprise des espagnols l’armé marocaine se montra résistante et les pertes espagnols importantes.

Le sultan cherchait à négocier la paix car la guerre s’avérait difficile.

Pour l’empire britannique l’indépendance de l’empire chérifien était une nécessité stratégique essentielle.

L’ambassadeur anglais sir Drummond Hay tenta de rétablir la paix, la stratégie était double: écarter la menace Espagnole sur les rives sud de la Méditerranée et accroître leur influence et leur mainmise économique sur le Maroc.

L’accord proposé comportait pour le Maroc de légères concessions territoriales aux espagnols mais en contrepartie de leur départ du territoire marocain (tetouan) les espagnols exigeaient une lourde indemnité: 100 millions de pesetas dont 25 millions dès la première échéance, ce qui représentait la totalité des avoirs disponibles du trésor chérifien.

Dans les faits le Maroc réussit à s’acquitter du premier versement mais il en fut incapable pour le second.

De nouvelles négociations furent organisées par les britanniques, l’Espagne renonçait à Tetouan et s’engageait à restituer la ville dès que la moitié de l’indemnité initiale lui aurait été versée.

Le Maroc emprunta l’argent aux britanniques pour payer les indemnités restantes.

Ce fut le début de la crise financière du pays, le Maroc devait rembourser aux espagnols les indemnités de l’accord et ensuite rembourser les anglais de la somme empruntée auquelle s’ajoute les 5% d’intérêt fixé.