Et si Jésus n’était pas né un 25 décembre, les origines païennes de la fête de Noël

D’où vient la fête de Noël :

Le 25 décembre la chrétienté célèbre la naissance de Jésus le messie, sauveur des hommes.

Cette célébration fut pourtant tardive, elle est même surprenante car la date de Jesus est parfaitement inconnue pour la simple raison que dans le proche orient ancien on ne fêtait pas les anniversaires et généralement les parents ne se souvenaient pas de la date de naissance exacte de leurs enfants.

D’ailleurs dans le christianisme primitif il n’à été question de célébrer sa naissance que vers 245.

Origène, père de l’église et père de l’exégèse biblique affirme même qu’il est « inconvenant » de s’occuper d’une telle question, comme si Jesus était un roi ou un quelconque pharaon.

Les écritures ne nous sont d’aucun secours, le plus ancien évangile canonique celui de Marc ignore tout de l’enfance de Jesus, Mathieu situe sa naissance à Bethléem, Jean en Galilée, mais aucun ne parle de la période de l’année durant laquelle eut lieu l’événement, au mieux l’évangile de Luc indique que des bergers veillaient la nuit sur leurs troupeaux ce qui peut suggérer une date printanière.

A partir du 2e siècle l’église se mit en devoir de situer la date de naissance de Jésus, on assista à des débats contradictoires, Clément d’Alexandrie proposa le 18/11, d’autres le 02/04, d’autres le 21/05…

Les Basilidiens d’Egypte suivis depuis par les chrétiens d’Orient se prononcèrent pour le 06/01, cette décision fut prise sous l’influence d’une ancienne tradition:

dans le culte de Dionysos (Osiris pour les grecs) le 06/01 était consacré à la bénédiction des rivières, l’épiphanie (l’apparition) de Dionysos aurait eu lieu dans l’île d’Andros dans la nuit du 05 au 06/01.

Celle d’Osiris fêtée à la même date était précédée de deuil préparatoire, on pleurait Osiris mourant, puis l’événement heureux de produisait et les eaux du Nil étaient censées se changer en vin.

Le jour même à Teos et Andres la source sacrée de Dionysos faisait aussi couler du vin et la déesse Isis donnait naissance à Harpocrate, le soleil renaissant.

Des cérémonies avaient lieu où l’on commémorait l’enfantement par une vierge de son fils Aïon, l’éternel, homologue de Dionysos et d’Osiris.

On s’écriait alors « la vierge a enfanté, maintenant va croître la lumière! »

C’est donc sous la tripe influence du culte de Dionysos, d’Osiris et de l’Aïon que la naissance de Jésus alors identique à l’épiphanie fut d’abord fixée au 06 janvier.

Au 3 et 4e siècles tout l’orient chrétien célèbre la naissance le 06/01.

En 386 il est décidé officiellement que les deux fêtes chrétiennes seront Pâques et l’épiphanie.

Mais à cette époque en occident une autre tradition s’est fait jour.

La naissance du Christ a été fixée au 25/12!

Cette initiative s’explique par des motifs très semblables à ceux qui avaient conduit les chrétiens d’orient à choisir le 06/01, depuis des temps immémoriaux le solstice d’hiver qui marque la période la plus sombre de l’année, où les jours sont les plus courts et les nuits les plus longues, a constitué l’une des fêtes les plus importantes des peuples d’origine indo-européenne.

Au cours de cette période nos ancêtres faisaient acte de foi et profession d’espérance en célébrant le prochain retour de la lumière et la renaissance de la vie qui ne meurt jamais.

Bien entendu leur ferveur était particulièrement grande dans les régions septentrionales, là où la période sombre s’accompagne du froid le plus vif, c’est pourquoi le 25/12 fut toujours célébré parmi les peuples germaniques et anglo-saxons, à Rome les saturnales étaient célébrées le 17 décembre et s’achevaient la veille du 25.

A l’occasion de ces festivités on célébrait le Dieu Saturne.

Par la suite sous l’empire romain deux autres grandes fêtes eurent lieu le 25/12, les partisans du mithriacisme concurrents du christianisme célébraient la renaissance du dieu mithra et égorgeaient un taureau.

D’autre part on célébrait également le 25/12 la fête de sol invictus (le soleil invaincu).

Ce jour là on tirait d’un sanctuaire une divinité solaire, figurée comme un enfant nouveau né.

L’église des premiers siècles en choisissant le 25/12 comme date supposée de la naissance de Jésus opéra un subtil syncrétisme.

Le Christ du même coup fit assimilé au « soleil invaincu » comme il est dit dans la Bible en parlant du Messie « le soleil de justice ».

La mention latine de cette date comme fête de nativité remonte à l’an 354, mais aucune cérémonie n’y est encore rattachée, il faudra attendre jusqu’en 395 où l’on mettra alors cette fête sur pied d’égalité avec Pâques et l’épiphanie, dont l’épiphanie deviendra alors l’épisode des rois mages.

En 440 l’église décide officiellement de célèbre la naissance du Christ le 25/12.

En 506 au concile d’Agde, Noël devient une fête obligatoire.

Le transfert de la nativité du 06/01 au 25/12 coïncide avec l’implantation massive du christianisme en Europe et avec l’abandon progressif des rites orientaux, ce qui n’est pas sans conflits puisque cela entraînera une opposition des communautés arméniennes et syriennes à cette nouvelle date, la qualifiant de journée de fête païenne, accusant l’église d’occident d’idolâtrie, elles décidèrent de rester fidèles au 06/01 jusqu’à aujourd’hui.

Arthur Weigall dit « de tous temps la date du 25 décembre était celle de l’anniversaire du Soleil, qu’on célébrait par beaucoup de réjouissance.

Ce choix semble avoir été imposé aux chrétiens par l’impossibilité dans laquelle ils se trouvaient, soit de supprimer une coutume aussi ancienne, soit d’empêcher le peuple d’identifier la naissance de Jésus à celle du Soleil.

Il a fallut recourir à l’artifice fréquemment employé et ouvertement admis par l’église et donner une signification chrétienne à ce rite païen irrépressible. »

Saint Augustin s’adressant à ses contemporains les supplie de ne point révérer le 25/12 comme un jour uniquement consacré au soleil mais aussi en l’honneur de Jésus.

Le caractère païen de la fête de Noël lui a valu parfois d’être mis en cause par certains hommes de foi, sous Cromwell, les célébrations furent supprimées en Angleterre pour n’être rétablies qu’en 1660 après la restauration de Charles II.

En Écosse considère comme « fête païenne » Noël fut interdit en 1583.

Aujourd’hui les témoins de jehovah continuent de refuser sa célébration.