Stigmatiser pour mieux gouverner la ville
Accusation de « communautarisme » et répression politique à l’échelle locale
Le terme « communautarisme » a progressivement désigné un phénomène de repli identitaire-la plupart du temps racial et religieux- dans des espaces marginalisés.
Ce terme vise moins à décrire qu’à prescrire et proscrire tout à la fois, c’est avant tout un « disqualificatif » visant à combattre un ennemi politique par l’anathème.
En ce sens, il doit être appréhendé comme le pan rhétorique d’un dispositif de domination politique reposant sur une logique de proscription visant à la foi à exclure et à normaliser par la stigmatisation de mobilisations ou comportements présumés antirépublicains.
L’accusation de communautarisme, sorte de « mot matraque » permet de réprimer des sujets politiques minoritaires dont l’attitude contestataire est jugée trop subversive et la présence publique inacceptable.
Répression politique, invisibilisation des causes structurelles des inégalités, production du racisme…, la notion de communautarisme est le support rhétorique de stratégies politiques diverses, ce qui fragilise son éventuel usage scientifique.
Source « communautarisme? »