Une république interdite aux « femelles » pour ne pas tenter les moines…sauf les poules et les chattes

La République monastique du Mont-Athos (en grec moderne : Αυτόνομη Μοναστική Πολιτεία Αγίου Όρους, Autónomi Monastikí Politeía Agíou Órous, littéralement « État monastique autonome de la Sainte-Montagne » est une région du Nord de la Grèce autour du mont Athos, sur la péninsule de l’Aktè, en Chalcidique, bénéficiant d’un statut d’autonomie comparable aux périphéries (régions administratives grecques).

Elle réunit vingt monastères et les différents villages et maisons qui en dépendent. Ils abritent environ 2 000 moines orthodoxes grecs, bulgares, roumains, russes, serbes et autres, qui mènent une vie de réclusion, d’introspection et de prière, dans un paysage accroché à la montagne, parfois surnommé le « Tibet chrétien ».

Les vingt monastères sont stavropégiaques, c’est-à-dire exempts : ils échappent à l’autorité de l’évêque local et sont placés directement sous la seule responsabilité épiscopale de l’archevêque de Constantinople et patriarche œcuménique. Sur le plan politique et administratif, c’est le ministère des Affaires étrangères grec qui gère, au nom de la République hellénique, les questions relatives à la presqu’île, territoire grec, mais où s’appliquent des lois différentes, compatibles avec l’Abaton : cette différence est constitutionnellement garantie. L’icône de la Mère de Dieu dite Axion estin qui siège habituellement derrière l’autel du Protaton de Karyès, en tant qu’higoumène de toute la Sainte Montagne, effectue occasionnellement des visites dans les grandes villes grecques où elle reçoit des honneurs comparables à ceux qu’on réserve à un chef d’État.

Depuis 1990, la République monastique du Mont-Athos a connu un renouveau spirituel grâce à un afflux régulier de jeunes gens, souvent diplômés et originaires de l’ex-bloc soviétique, qui a accru de façon spectaculaire le nombre de moines et de novices. Initialement, onze monastères suivaient la même règle de Saint Sabbas commune au monachisme orthodoxe (monastères cénobitiques) ; dans neuf autres, les moines formulaient et suivaient chacun leurs propres règles (monastères idiorythmiques). Entre 1970 et 1990, tous les monastères adoptèrent finalement un fonctionnement communautaire cénobitique.

L’accès de « toute créature femelle » est strictement interdit, afin de ne pas tenter les moines ; toutefois, il est sous-entendu que cet édit ne concerne que les créatures vertébrées domestiques, avec deux exceptions : les poules (pour les œufs, utilisés en cuisine et en peinture sacrée) et les chattes (pour chasser les rongeurs).

Le territoire de la République monastique est contigu à la municipalité grecque de Stagira-Akanthos, dont elle est séparée par une clôture d’environ neuf kilomètres de longueur. Siège du synode, la petite bourgade de Karyès en est le centre administratif : on y trouve des laïcs au service de la République.

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_monastique_du_Mont-Athos