Al Farabi explique que pour les anciens grecs, le mot « philosophie » désigne la science qui tente de concevoir les choses par elles mêmes, sans passer par des allégories.
Cette science démontre l’existence des choses par des preuves rationnelles sans avoir recours à l’art de la persuasion alors que les religions utilisent la persuasion et les représentations allégoriques.
Cette définition si elle s’applique bien à certaines religions ne leur convient pas a toutes .
L’islam par exemple, a recours dans son enseignement aussi bien à la méthode démonstrative rationnelle qu’à la méthode persuasive et symbolique.
Ibn rushd démontre que la tendance a croire ne fonctionne pas chez tous les hommes de la même manière alors que certains ne se laissent persuader que par les preuves d’autres sont enclins à assimiler les légendes avec autant de crédulité que s’il s’était agi de démonstrations irréfutables, d’autres encore ont besoin pour se laisser convaincre de la flamme des déclarations oratoires…
Ibn rushd affirme « en étudiant attentivement notre Livre précieux, on y trouve les trois méthodes de persuasion: une voie qui s’adresse à tous les hommes, une voie équilibrée pour le plus grand nombre d’entre eux et une voie spécifique pour les esprits distingués. »
Ibn Rushd ajoute « c’est parce que notre texte, Le Coran a fait usage de ces trois moyens de persuasion en s’adressant aux hommes, qu’il a emporté l’assentiment de tous à l’exception de ceux qui l’ont rejeté d’emblée, soit par obstination soit par négligence.
C’est dans ce but qu’il a été recommandé au prophète Mohammed de s’adresser à tous les hommes, qu’ils soient blancs ou noirs. »
Selon Ibn Sina la philosophie et la religion, malgré leur accord sur la définition du Vrai et du Bien, se séparent sur l’intérêt qu’elles portent à ces deux valeurs.
La loi divine nous enseigne les bases de la vertu pratique et nous incite à tendre vers la perfection alors qu’elle ne nous fournit que quelques rudiments de la sagesse théorique, comme pour seulement attirer notre attention sur elle.
Elle laisse à notre raison le soin de la compléter et de la parfaire sur la base de nos propres arguments rationnels. »
Cette observation contrairement à celle de Farabi s’applique parfaitement à l’islam.
Source « les hommes à la découverte de Dieu » Mohammed Abdallah Draz