L’occident expliqué à tout le monde

D’où vient le terme « Occident »:

Il vient du latin « occidere » qui signifie « tomber », « chuter ».

Au dépôt l’occident est tout simplement une histoire de soleil.

« Occidens » en latin signifie le côté ou le soleil « tombe », c’est à dire là où il se couche.

Son premier sens est donc « le couchant » là où le soleil se couche.

A l’opposé l’orient est l’an où le soleil se lève, c’est pourquoi l’orient est souvent surnommé « le levant ».

Or ce terme n’a de valeur que si on fixe le centre de référence initiale car selon le lieu où l’on se trouve l’occident ne sera pas la même région du monde.

Que est donc le centre qui fut la référence initiale?

La réponse la plus simple serait Athènes, car c’est à partir de la Grèce que fut définis pour la première fois l’orient et l’occident, et lorsque le centre de référence devint Rome et non plus Athènes, le découpage du monde resta identique.

D’un point de vue géographique l’occident dès lors et jusqu’à nos jours désigne l’Europe de l’Ouest, du nord et du sud, ne désignant pas uniquement un espace mais également religion et régime politique commun.

A partir du moyen âge l’occident était catholique et l’orient orthodoxe, avec les conquêtes musulmanes et la domination de l’empire ottoman, l’occident chrétien s’opposa cette fois à l’orient musulman.

L’occident n’est donc pas seulement une affaire de lieu c’est une forme de société, un ensemble de convictions et d’habitudes qui ont façonné son histoire et son expansion.

Pour parcourir l’histoire de l’occident celle ci commence avec les grecs qui inventent le débat démocratique, la réflexion philosophique…ils créent alors des valeurs qui n’existent pas ailleurs et qualifient les autres peuples de « barbares », puis l’empire romain poursuit l’édification en conquérant « l’Occident » à la fin de leur règne le christianisme l’emporte sur les autres religions et l’église va devenir la nouvelle identité de l’occident, ainsi être occidental c’est être chrétien.

L’occident n’a pas toujours eu la même apparence et change fonction des événements, à partir du 16e siècle avec la renaissance puis les temps modernes il connaît un développement extraordinaire et s’impose comme le maître du commerce mondial.

Cette expansion est liée à l’arrivée de l’or et de l’argent venus d’Amérique latine et de l’invention des systèmes bancaires et du capitalisme marchand.

Et également des grandes découvertes scientifiques et de l’essor de l’industrie.

Occident devient alors synonyme de sciences, mais aussi de conquêtes, de colonisation et de massacres W

Sa nouvelle puissance lui permet d’étendre sa domination sur le monde.

Dès lors l’occident représente la race blanche, auto proclamée supérieure.

Les États Unis à partir du 20e siècle dominent de plus en plus l’économie mondiale, son essor économique puis politique et militaire change la situation de l’occident au point qu’après la seconde guerre mondiale l’occident désignera d’un point de vue militaire les pays membres de l’OTAN ( États-Unis et Europe de l’ouest).

Ces dernières années l’occident a fini par désigner de moins en moins un lieu mais de plus en plus un type de société.

Il évoque à présent le développement technique et la modernité, richesse contre pauvreté et consommation contre dénuement.

La localisation géographique n’a plus de sens, l’occident s’est largement mondialisé et désigne des pays d’Asie, d’extrême orient…

La mondialisation n’est autre qu’une occidentalisation du monde.

Si on ne plus aujourd’hui situer l’occident c’est parce qu’il est partout.

L’occident a été façonné par 3 familles d’influences et d’héritages, les Grecs et les romains, les juifs et les chrétiens, les scientifiques et les ingénieurs.

Les grecs ont inventé la philosophie, l’exigence scientifique, l’enquête rationnelle, la démocratie et les débats populaires ainsi que le théâtre…

Ces différents traits constituent les caractéristiques majeures de la culture occidentale.

Le modèle fourni par la démocratie athénienne a joué un rôle crucial pour l’Europe moderne, la liberté des athéniens se constitue en se détachant de la dépendance envers les dieux, pour la première fois les humains se donnent leurs propres lois au lieu de se soumettre à une volonté divine, les citoyens de l’Athènes antique se donnent à eux-mêmes les règles de leur société, d’où le terme « autonomie » du grec « autos » soi-même et « nomos » la loi.

Les grecs furent les premiers à entamer une séparation entre le politique et le religieux.

Cette séparation se situe à l’opposé de la soumission à Dieu dans tous les domaines, y compris dans les affaires politiques, la laïcité occidentale est issue de cet héritage lointain.

Les grecs vont aussi léguer à l’occident l’idée d’une supériorité de sa civilisation sur celles des autres, étant convaincus d’incarner le modèle d’humanité le plus accompli.

Leur singularité repose sur leur éducation, leur raisonnement, leurs références littéraires et des valeurs fondamentales, le point essentiel est que cette éducation s’acquiert, ce n’est pas une affaire de nationalité ou de sang, ainsi il est possible d’acquérir cette supériorité supposée.

Les romains ont repris les idéaux de la culture grec en lui ajoutant des caractéristiques importantes.

Ingénieurs hors pair ils ont établis de grandes infrastructures routières et portuaires, dans leur volonté d’administrer le monde ils ont mis en place une organisation et des règles juridiques étendues sur tout l’empire.

Les penseurs romains ont élaboré la théorie de la « double patrie », chaque citoyen peut avoir sa patrie de naissance, dont il parle la langue et suit les coutumes ou la religion et sa seconde patrie avec ses lois communes à tous, qui est celle de Rome.

On pourrait croire que le judaïsme n’appartient pas directement à l’occident dans la mesure où il est né et s’es développé au proche orient, or la constitution morale de la spiritualité occidentale se fonde sur un héritage juif ré-interprété par le christianisme.

Quant au christianisme son empreinte est forte en Occident durant le moyen âge, puis a partir de la renaissance avec l’émergence du protestantisme, puis par la suite de l’athéisme et de l’anticléricalisme, son influence et son empreinte à fortement diminué.

La révolution française a effacée définitivement le rôle politique du christianisme.

Le développement de la science et de la technique a permis à l’occident de dominer, mettant en arrière plan les autres civilisations.

Si l’occident est aujourd’hui détesté par certains ce n’est pas à cause de son développement mais car il existe aussi un occident meurtrier, capable de rayer de la carte des civilisations entières, aucune civilisation n’a provoqué autant de morts dans l’histoire que l’occident, ces conquêtes ont été sanglantes et ont ravagé des continents, en témoigne les indiens d’Amérique latine et centrale, les incas et les aztèques.

L’extermination des peuples a été conduite avec bonne conscience, les non-occidentaux étant considérés comme des sous hommes, voir des animaux.

Cette supériorité supposée a permis également de justifier l’esclavage, arrachant des millions de gens à leur famille, leur vie dans leur village pour être vendus à travers le monde et vivre misérablement.

L’occident, du temps de Louis XIV, de Molière, du chateau de Versailles a codifié ce crime contre l’humanité de manière officielle, « le code noir » exposait les châtiments applicables aux esclaves fugitifs, précisait que l’enfant d’une femme esclave était la propriété du maître et non de sa mère.

Ainsi au cœur d’un occident développé, chrétien, moral, capable de tenir de grands discours universalistes se maintenait en toute légalité des actes d’une barbarie sans nom.

Bien que l’esclavage est été depuis aboli, les crimes de l’occident perdurent mais sous d’autres formes et l’occident s’accapare des ressources naturelles des autres continents.

C’est là tout le paradoxe de l’occident porteur des valeurs humaines et en même temps porteur d’une dangereuse déshumanisation capable de détruire toutes les valeurs humaines.

L’occident a cette volonté de dominer et de contrôler les autres, colonisation, assimilation des étrangers aux normes de l’occident.

Mais ce qui est à noter c’est que toutes ses transformation imposées à l’autre pour l’assimiler finissent en faite à échapper à l’occident et deviennent les armes utiliser par les peuples pour s’affirmer et s’émanciper de l’occident.

Les régimes nazis et communistes qui ont débouchés sur des millions de morts sont les enfants de l’occident, nés en Europe, portant la prétention de détenir une vérité valable pour toute l’humanité ce qui est une caractéristique majeure de l’occident.

Cette double face de l’occident suscite la méfiance de la plupart des pays du sud et du tiers monde, qui ont entendu le discours de l’universalité et du droit et qui au nom de ce discours furent dominés et spoliés.

On parle aujourd’hui de mondialisation, en devenant un, le monde est en partie devenu occidental, des pays éloignées de l’occident géographique, comme le Japon, l’Australie, l’Afrique du sud…sont aujourd’hui des pays « occidentalisés », c’est à dire qu’on y retrouve des éléments économiques, un certain était d’esprit, des règles juridiques…propre à l’occident.

Monde occidentale ne rime plus avec Europe uniquement, mais bien avec un monde répondant à des critères techniques communs ainsi que des valeurs morales et civiles, que nous appelons « mode de vie à l’occidentale. »

Être Occidentalisé c’est partager un certains nombre de valeurs philosophiques, morales, juridiques et spirituelles.

Les valeurs ne sont pas propres à l’occident, chaque civilisation est porteuse de valeurs, la différence est que l’occident les pensent universelles et cherchent ainsi à les imposer partout, les droits de l’homme ne sont donc pas une invention européenne, du bouddhisme à l’islam, du taoïsme au judaïsme, des sagesses africaines aux conceptions amérindiennes, tous ont des principes fondateurs que l’on retrouve dans les droits de l’homme.

L’occident peut être caractérisé par:

⁃ L’universalité, ce qui est son héritage grec, puis catholique, puis révolutionnaire avec la philosophie des lumières

Cette pathologie de l’universel consistant à imposer son modèle découle finalement sur un projet totalitaire, ce que l’histoire de l’occident a prouvé.

⁃ la nouveauté, son sens du changement est son principal moteur, l’occident est en changement perpétuel, quand d’autres sociétés elles rêvent de fixité permanente.

Source « l’occident expliqué à tout le monde »