Question nationale sur l’autorité

Exposition et démonstration des vrais principes de la souveraineté

L’abbé Augustin Barruel écrivit cet épître en réponse à Jean Jacques Rousseau l’auteur du contrat social, dans son livre il montre le bien fondé des lois de Dieu et du droit de Dieu sur Ses Créatures et réfute le principe de souveraineté de la nation en montrant ses limites et ses conséquences.

Il écrit: Les législateurs philosophes ont dit décrété que le principe de souveraineté est la nation, la masse a rapidement adhéré à ce concept car l’homme par nature aime dominer et celui qui nous flatte ne trouve rarement d’opposition.

Mais qui nous flatte assez souvent nous trompe et qui nous trompe finit par nous nuire.

Or depuis que la nation est devenu souveraine l’ordre est nulle part et l’anarchie est partout, le désordre entraîne la misère du peuple.

On nous dit que c’est normal car pour bâtir il faut d’abord détruire, les châteaux sont brûlés, les têtes coupées , la noblesse chassée, le clergé dépouillé….mais la nation n’en pas plus riche ni plus heureuse.

Il n’y a pas un principe favorisant plus l’insubordination et l’anarchie que celui de la nation souveraine, par elle la loi est soumise aux caprices de la multitude ce qui entraîne le désordre.

La nature de l’autorité :

Si on demande à quelqu’un ce que signifie l’autorité, il dira c’est lorsque j’ai le droit de commander autrui, de lui exiger qu’il fasse ou ne fasse pas une chose, de régler ses actions selon ma volonté, le souverain dans un empire est celui qui a le droit de commander.

Dieu commande et à le droit de commander tous les êtres humains car Il les a créé, l’homme commande d’autres hommes, il commande les animaux …il est évident que ce commandement de Dieu à l’homme, de l’homme à son semblable ou de l’homme à l’animal n’est pas de la même nature.

Le droit de l’homme sur l’animal vient de la supériorité de sa nature dans les dispositions du Créateur qui l’autorise à préférer son intérêt à celui des animaux, il n’en est pas ainsi de l’homme auprès de l’homme, leur nature est la même, l’un n’est pas supérieur à l’autre.

Le père a autorité sur ses enfants, cette autorité est plus qu’un droit c’est un devoir, il est chargé de leur éducation, les intérêts de ses enfants sont les siens et il devra répondre des actes de ses enfants et de l’éducation qu’il leur a donné, donc avant d’être un droit, l’autorité sur eux est un devoir.

Ce devoir et ce droit n’est pas dans l’intérêt du père mais dans l’intérêt de ses enfants, afin de les préserver des dangers auxquels leur faiblesse les expose, les freiner dans les passions naissantes et les mettre à l’abris des écarts de l’inexpérience.

Cette autorité paternelle lui confère le devoir de prescrire aux enfants ce qui leur est utile et le droit d’être obéi par les enfants.

L’autorité de l’homme sur son semblable à la différence de celle sur les animaux n’est pas du fait que l’autre serait de nature inférieure, ce n’est pas une autorité arbitraire au contraire celle ci est fondée sur la moralité.

Nul ne peut avoir le droit de commander des êtres de même nature que lui uniquement pour son propre intérêt, une autorité de ce genre n’est qu’une dictature d’un tyran sur des esclaves.

Cette tyrannie et ce droit que s’arroge l’homme est contraire aux desseins de Dieu pour l’homme qui a donné au chef une autorité sur d’autres hommes dont Il a fait ses frères que dans le but de servir leurs intérêts à tous, de veiller à leurs besoins, de veiller à leur salut, comme le père à le devoir de veiller sur ses enfants.

Le souverain est pour son peuple ce qu’est le père pour sa famille.

De même que le père a le devoir de prescrire aux enfants ce qui leur est utile et le droit d’être obéi par les enfants, le souverain a le devoir de prescrire ce qui est utile à la société et le droit d’être obéi par la société.

Comment une population entière et si nombreuse pourrait elle être souveraine, la plus naturelle conséquence serait la destruction en un clin d’œil de leur empire et leur civilisation.

Il est absurde que tous aient le devoir de gouverner ou de veiller sur tous ainsi que le dépôt d’être obéis par tous.

Il est absurde que tous soient souverains dans un empire.

Plus le peuple est nombreux plus son saut exige qu’il soit dirigé.

L’autorité de celui qui l’exerce est le devoir de gouverner pour le bonheur de ceux qui obéissent, le premier devoir en fait politique est le salut.

La souveraineté consiste dans le devoir de veiller en général, de tout mettre en œuvre pour le salut de la société, or cela n’est possible que si la souveraineté n’appartient pas à la nation entière mais à celui qui va guider cette nation et qui sera obéit par celle ci.

Si le père a eu autorité sur les enfants ce n’est assurément pas les enfants eux même qui leur ont donné, celle autorité est naturelle, innée chez l’être humain.

Dieu a fixé cette autorité, révélé des lois fondamentales qui définissent la ligne de conduite du souverain, Il a révélé à Moise les tablettes fixant Ses commandements, tout au long de l’histoire Dieu a diriger l’homme par sa révélation et l’a encadré par Ses lois.

Dieu qui a crée les hommes est le seul qui peut leur commander, le pouvoir et l’autorité n’appartiennent qu’à Lui.