Point de vue Catholique de la laïcité :
Jaurès demande un jour à Jules Ferry « quel est votre but? » il répondit « mon but, c’est d’organiser l’humanité sans Dieu et sans roi. »
Le mot laïcité vient du mot laïc issu du latin laicus et du grec laikos ce qui signifie « ce qui appartient au peuple » par opposition à klerikos qui dérive du substantif kléros ce qui a été mis à part, séparé du commun, le clergé.
Le mot laïcité et ses dérivés sont des néologismes forgés dans la deuxième moitié du 19e siècle afin de traduire la nature du processus de rupture politico-religieux qui a cours en France depuis la révolution de 1789.
Le « principe de laïcité » signifie la neutralité du pouvoir vis à vis de la religion.
On passe d’un régime catholique, monopole de la vérité au pluralisme des systèmes de conviction, ce que Max Weber nommait « le polythéisme des valeurs. »
Certains catholiques libéraux tentent de distinguer la laïcité du laïcisme, qui serait l’idéologie hostile à la religion, argumentant avec cette parole évangélique « rendez à Cesar ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » or en aucun cas cette citation exonère Cesar du devoir qu’il a lui même vis à vis de Dieu.
La laïcité n’est pas en réalité la neutralité de l’état vis à vis des religions mais elle n’est rien d’autre que la tentative du pouvoir politique d’achever le processus de sécularisation.
La sécularisation visant l’émancipation de l’homme des pratiques religieuses.
On peut considérer que le premier penseur de l’état laïque est Machiavel car il fut le premier à dissocier complètement la politique de la morale et de la religion, ne voyant pas dans la religion le fondement du pouvoir.
Les Philosophes des lumières ont théorisés le libéralisme ce qui a abouti à dissocier entre la liberté et la vérité, ils ont théorisés le rationalisme ce qui a abouti à la prétention que la raison humaine peut organiser la société sans avoir besoin de se soumettre à un ordre divin.
La source première de la loi ne vient donc plus de Dieu mais de « l’expression de la volonté générale ».
Le 20/06/1792 l’assemblée laïcise l’état civil jusque là tenu par l’église, ce qui donnait un caractère religieux à tous les grands moments de la vie (naissance, mariage et décès), le divorce est instauré en même temps que le mariage civile et le sacrement du mariage n’apparaissant plus comme nécessaire pour fonder légitimement une famille.
La première institution laïque fut le mariage civil reposant sur la morale et non plus sur la religion .
Ce polythéisme des valeurs remis en cause les valeurs admis de tous comme bonne ou mauvaise a permis de s’en émanciper, ouvrant le droit au mariage homosexuel, à l’avortement.
Cette laïcisation du mariage e de la famille provoqua un bouleversement sociétal majeur.
Le Pape Saint Pie X dans son encyclique de février 1906 déclara en réaction à la séparation de l’état et de la religion « c’est thèse est absolument fausse, c’est une erreur pernicieuse, injurieuse pour Dieu, car le créateur de l’homme est aussi le fondateur des sociétés humaines et Il les conserve dans l’existence comme Il nous soutient.
Nous lui devons donc, non seulement un culte privé, mais un culte public et social pour l’honorer.
Cette thèse bouleverse également l’ordre sagement établi par Dieu dans le monde. »
Le pape Pie XI dit au sujet de la laïcité « la peste de notre époque c’est le laïcisme.
Le laïcisme avec ses erreurs et ses entreprises criminelles soumit la religion à l’autorité civile et la livra au bon plaisir des princes et des gouvernants.
Les états crurent pouvoir se passer de Dieu et firent consister leur religion dans l’irréligion et l’oubli conscient et volontaire de Dieu. »
Le 10/03/1925 l’assemblée des cardinaux et archevêques de France « les lois de laïcité sont injustes d’abord parce qu’elles sont contraires aux droits formels de Dieu.
Elles procèdent de l’athéisme et y conduisent dans l’ordre individuel, social, politique, national et international.
Elles tentent à substituer au vrai Dieu des idoles.
La laïcité s’oppose à cet ordre naturel des choses et constitue une machine de guerre en vue de déraciner la religion des institutions, des lois et de la société dans son ensemble.
La république laïque n’est neutre en matière spirituelle et morale qu’en apparence.
Cet autonomie du temporel vis à vis de Dieu, Sa loi et la loi naturel n’est autre que l’apostasie des Nations.
Cet apostasie est le fruit mûr des lumières de la révolution française.
On assiste à une personnification effroyable de la créature qui prétend faire de sa liberté, désormais considérée comme absolue, la seule et unique source de la loi et de la morale, créature imbue d’elle même et aveuglée par son arrogance dérisoire qui entend en définitive prendre la place de Dieu.