-Suite à la décision du roi Philippe 3, 275 000 personnes ont été expulsées d’Espagne.
-Ce fut la plus importante migration religieuse dans l’histoire d’Europe moderne.
-L’expulsion mis fin à 1 siècle de vivre ensemble.
-En 1502 il fut ordonné aux musulmans de se convertir au christianisme ou de prendre le chemin de l’exil.
-L’Espagne nouvellement reconquise par les catholiques craignait que la minorité musulmane vivant en son sein (5% de la population) finisse par se révolter, ainsi la décision fut prise de les expulser totalement.
Être morisque :
Un morisque est quelqu’un ayant reçu le baptême donc officiellement chrétien mais musulman de cœur, pratiquant de manière clandestine l’islam .
Les morisques ne sont pas libre et vivent constamment sous l’œil du dominateur.
La plupart d’entre eux avait deux prénoms, un chrétien et officiel et un musulman employé dans la clandestinité.
L’islam des morisques est un islam appauvri, qui s’appauvrit d’avantage dans certains endroits en fonction de l’hostilité qu’il rencontre, au point ou il n’est parfois qu’un sentiment, à savoir que certains morisques contraint d’être chrétien et sous l’œil de l’inquisiteur ne conservent de l’islam que le sentiment du cœur d’être musulman.
Les morisques sont considérés espagnols mais n’ont pas le même statut que les autres espagnols, ils sont tantôt assimilés à des « batards » ou des « ennemis domestiques ».
Reconnus comme espagnols ils restaient considérés comme des ennemis intérieurs.
Pour certains ils n’étaient tout simplement pas espagnols.
Ainsi les inquisiteurs envisagèrent pour se prémunir d’une éventuelle révolte de les disperser.
La coexistence chrétienne-juive-musulmane est remise en cause par la volonté des chrétiens majoritaires d’assimiler les minoritaires contraints à la conversion( en 1492 pour les juifs, en 1502 et 1525 pour les musulmans).
La solidarité musulmane les lie aux musulmans d’Afrique du nord et de Turquie, des communautés morisques s’installent à Alger, Tunis ou Constantinople.
Ils demandent au sultan ottoman d’intervenir, les Ottomans soutiennent systématiquement tout soulèvement morisques.
Le sultan écrit aux autorités espagnols afin qu’elles laissent libre le passage aux morisques désireux de fuirent vers la Turquie.
Cette formidable aide entretient un immense espoir.
Le dey d’Alger envoie régulièrement des navires sur les côtes espagnols afin de secourir les morisques fuyant l’inquisition.
Les morisques, les plus riches sont souvent polygames ce qui augmentent considérablement la démographie, pour accélérer le processus de conversion, les enfants sont enlevés à leur famille, malgré tout la politique d’assimilation n’eut peu d’effet, ainsi les menaces sont mises à exécution et les morisques forcés de s’exiler.
Ils continuent en secret de célébrer leur mariage selon leurs rites.
Afin d’accélérer l’assimilation les mariages mixtes furent encouragés, mais rare eurent lieu.
Les quelques mariages qui eurent lieu ne sont pas de morisque avec des chrétiens mais de chrétiennes avec des morisques, et ces femmes finirent par se convertir ce qui inquiéta grandement les inquisiteurs.
En 1595 les vêtements susceptibles de rappeler les coutumes musulmanes sont confisqués.
Les femmes morisques sont les garantes des traditions musulmanes, les championnes de la résistance passive, sans leur obstination, leur attachement, leurs rites et traditions auraient été perdus.
A cause de leurs irréductibilités nombreuses furent privées liberté et réduites en esclavage.
Un programme d’assimilation destiné aux femmes est mis en place.
Les morisques doivent donner à leurs enfants des prénoms chrétiens et leur choisir un parrain et une marraine chrétienne d’origine (vieux chrétien).
L’inquisition lutte contre les prénoms musulmans qui sont le symbole fort de la préservation de l’identité des morisques, les inquisiteurs les convoquent régulièrement interrogent la femme sur le prénom de ses enfants puis le mari afin de vérifier que les enfants ont bien des prénoms chrétiens, mais bien souvent le couple ne s’étant pas concerté donnent des prénoms différents, subissant alors les foudres des autorités.
Le grenadin Aben Daud écrit dans une lettre qu’il adresse aux musulmans d’Afrique du nord « celui qui perd sa langue, perd sa loi. »
Quand les inquisiteurs doutent de l’islam d’un individu, ils le dénudent afin de voir si il est circoncis, ce fut le casé 1560 pour un français coupable de vol en Andalousie, qui fut condamné aux galères, libéré il se rend en France en passant par grenade, là il se converti.
Plus tard lors d’un soulèvement morisque, son corps est retrouvé mutilé, il est alors dénudé pour voir à quel camp il appartient.
Les inquisiteurs font la chasse aux circoncis et à ceux qui pratiquent la circoncision, la circoncision étant la matérialité du délit (à savoir être musulman) et une forme d’attachement à l’islam.
Les inquisiteurs doivent se ré-approprier l’espace public afin de ne plus laisser de trace de la présence musulmane, les mosquées sont transformées en magasin, en église, où sont rasées, ont peut reconnaître que certaines églises les minarets ou mihrab des mosquées d’autrefois.
Quant à l’espace privé les maisons des morisques n’ont pas de porte ou leurs portes doivent être ouvertes afin que les inquisiteurs puissent surveiller leurs faits et gestes et vérifier qu’ils ne prient pas, ne lisent pas le Coran ou ne s’expriment pas en arabe .
L’archevêque de Grenade justifie cela en disant « vivre la porte ouverte, c’est avoir un comportement d’authentique chrétien. »
Quant au voile de la femme, il n’est toléré qu’à la maison, dans l’espace public se voiler est une transgression.
Les chrétiennes espagnoles en 1513 sont sommées de ne plus se voiler le visage, coutume qu’elles avaient emprunté aux musulmanes, malgré la prohibition cette coutume à perduré.
Toutes tentatives d’évangélisation des morisques sont restées lettre morte, leur vie chrétienne se limite bien souvent au baptême.