Le roi des Slaves, Almuch, après avoir embrassé l’Islam envoya une lettre au calife abbasside Al Muqtadir.
Il sollicita l’envoi de oulémas pour l’instruire dans la religion, le financement nécessaire pour une mosquée et pour une forteresse afin de se protéger de ses voisins les Khazars.
Il lui demanda également un médicament, les musulmans de Bagdad étant avancé dans la médecine pour l’époque.
Le calife accepta la requête et envoya une délégation.
Ahmed Ibn Fadlan, qui faisait parti de celle-ci relata son voyage dans un livre où il expose ce dont il fut témoin.
Le voyage débuta le 21/06/921.
Traversant Jurjaniya dans le pays des turcs, le froid les surpris.
Ahmed raconte que sa barbe n’était plus qu’un morceau de glace qu’il dut faire fondre devant le feu.
Les chameaux s’enfonçaient dans la neige jusqu’à genoux.
Pour traverser la région ils avaient fait appel à un guide turc, nommé Tekin, qui n’était pas musulman.
Un jour le froid fut si violent, qu’il dit « que veut donc de nous notre Seigneur? Il va nous faire mourir de froid; si nous savions ce qu’il veut, nous le lui apporterions. »
Ibn fadlan lui répondit « ce qu’Il veut de vous, c’est que vous disiez Il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah. »
Il se mit à rire et dit « si on nous l’avait appris, nous aurions fait ainsi. »
Continuant leur chemin, ils rencontrèrent des nomades, qui dorment dans des tentes de poil.
Ils ne professent pas de culte particulier.
Ils ne se nettoient pas après les souillures des excréments et de l’urine.
Leurs femmes ne se voilent pas et ne cachent pas même leurs parties intimes.
Pendant qu’ils causaient avec eux, une femme se découvrit les parties intimes et se gratta.
Ibn Fadlan et les siens couvrirent leurs visages de leurs mains et dirent « astaghfirulah » (Pardonne nous Allah).
Son mari se mit à rire et s’adressant à l’interprète « dis leur, elle découvre ses parties sexuelles en votre présence et vous les voyez, mais les garde hors d’atteinte et on n’y a pas accès; cela vaut mieux que si elle les couvrait et en permettait la possession. »
L’un d’eux dit « fais-moi entendre une lecture! »
Il trouva le Coran admirable et se mit à dire à l’interprète « dis-lui qu’il ne s’arrête pas de lire. »
Continuant leur voyage, ils rencontrèrent une peuple turc, les Bachkirs.
Ils prirent leurs précautions contre eux car ils ont cruels et sales.
Quand un homme les rencontre il lui tranche la tête, abandonne son corps mais conserve la tête.
Ils se rasent la barbe et mangent les poux.
Un homme de leur tribu ayant embrassé l’Islam, alors qu’il parlait avec eux, écrasa un pou avec son ongle, le mangea et déclara que c’est excellent.
Les hommes de ce peuple sculptent un morceau de bois en forme de penis et l’attache sur eux.
Quand ils sont dans le besoin il se prosterne devant et disent « Seigneur, fais pour moi telle et telle chose. »
Ibn Fadlan dit à l’interprète
« demande à l’un d’eux quel est leur argument pour considérer cet objet comme son seigneur. »
Il répondit « parce que je suis sorti de pareille chose et je ne saurais imaginer pour moi d’autre créateur. »
Ibn Fadlan de dire « Allah est infiniment au dessus de ce que disent les égarés. »
Arrivée chez les slaves, la délégation se rendit auprès du roi.
Après avoir salué le roi, Ibn Fadlan lut la terre du calife, que l’interprète traduisit.
Une fois la lecture terminée, tous poussèrent un takbir qui fit trembler la terre.
La première nuit, l’horizon se colora d’une vive teinte rouge et un bruit fort retentit (aurore boréale ou aurore polaire).
Effrayés, tous se mirent à prière Dieu pendant que les habitants riaient de leur comportement.
Ce phénomène naturel terminé, ils interrogèrent le roi, qui répondit « ce sont des djinns croyants qui se battent contre des djinns infidèles. »
Après quelques jours de vie au contact des slaves, il découvrit chez eux des habitudes blâmables.
Les hommes et les femmes qui se lavent nus ensemble dans le fleuve.
L’héritage qui est fait selon des traditions locales, quand l’homme meurt par exemple sa femme et ses enfants n’ont aucun droit, seul son frère hérite de lui.
Il s’efforça alors d’enseigner les règles de l’islam sur ces questions.
Il s’efforça également à obtenir que les femmes se voilent mais en vain.
Il rencontra dans cette région une tribu de 5000 personnes qui avaient tous embrassés l’islam.
Ils s’appelaient Al Baranjâr.
Ils avaient une mosquée où ils priaient mais ne savaient pas réciter correctement la prière.
Ibn Fadlan leur enseigna la prière.
Il rencontra ensuite un homme appelé Talût qui se converti à l’islam.
Ibn Fadlan le nomma Abdallah, mais celui-ci demanda à être nommé Mohammed.
Quand sa femme, sa mère et ses enfants se convertirent il les nomma tous Mohammed.
Ibn Fadlan lui enseigna la Fatiha et sourate Al ikhlas.
Sa joie de connaître ces deux sourates était plus grande que celle qu’il aurait éprouvée s’il était devenu roi des Saqâliba.
Ibn Fadlan interrogea le roi sur son désir de construire une forteresse.
Il lui raconta les torts que lui faisaient subir les khazars.
Ibn Fadlan lui demanda pourquoi avoir demandé de l’argent pour cette forteresse alors que son royaume est vaste et prospère.
Il répondit qu’il voulait profiter de la bénédiction de l’argent de l’émir des croyants dont les ressources étaient licites.