La citoyenneté

La citoyenneté

Qu’est ce que la citoyenneté, concrètement?

Parle de la citoyenneté dans l’absolu, c’est parler de tout et de rien en même temps.

Ibn khaldoun a dit: « que l’être humain a été créé sociable » et Averroès, que l’être humain est « madani » c’est à dire citoyen, voulant mettre en évidence l’idée d’un rapport certain entre l’individu et la société civile.

En effet, l’homme ne peut se passer des autres, les hommes ont une interdépendance mutuelle et malgré celle-ci, l’homme possède ce sentiment contradictoire que Kant appelle l’insociable sociabilité.

A savoir, qu’il a en lui un contradiction, d’un côté l’amour de soi, son confort personnel…et de l’autre ce besoin de vivre avec les autres.

Cette cohabitation naturelle exige des règles de vie en communauté.

La citoyenneté est donc une notion intrinsèque de l’homme.

Le prophète Muhammad ﷺ lorsqu’il établit la société medinoise institua la citoyenneté comment étant garante non seulement des rapports interpersonnels mais aussi vis à vis de l’état, de la défense de la collectivité par l’individu et de l’individu par la collectivité.

Cette exigence de réciprocité est telle qu’elle tire son origine de principes naturels et elle est d’autant plus pertinente qu’elle se meut en agent unificateur sur un socle commun.

Droits et devoirs sont les deux mots constituant un faisceau théorique conduisant vers une première constitution.

Notamment, dans cette constitution de Médine, il est question d’une communauté singulière dans laquelle étaient intégrées les minorités présentes.

Voici donc de facto, une citoyenneté sans ambiguïté qui respect le l’individu et le protège quel que soit sa confession en lui octroyant des droits qui lui permettent d’être libre, des devoirs qui témoignent de sa participation à son développement ainsi que le devoir, par opposition du moins autant que faire se peut d’enrayer les pistes du déclin.

Le rejet de son identité, n’est pas une intégration

La notion de citoyenneté n’est pas fixe et immuable, ce concept a été recherché dans l’histoire et développé par les penseurs de chaque époque, les travaux d’Aristote ou de Diderot dans son encyclopédie en témoignent.

L’homme ne choisit pas l’endroit où il naît, ni sa famille ou son époque.

Il est impuissant devant certaines choses.

Le lieu d’où l’on vient constituera une partie de notre identité.

Si certains la renie, comme le font ceux qui vivent mal leur rapport à la société musulmane et optent une position de rupture avec elle.

Or, mal vivre une partie de soi, c’est s’empêtrer dans une bien mauvaise affaire.

On construit sur ce que l’on est, pas sur ce que l’on rejette d’être.

Ibn Khaldun disait « celui qui n’a pas d’histoire ne peut avoir d’avenir. »

Ce rejet n’est pas de l’intégration.

Si le lien communautaire de foi relie les musulmans d’une collectivité; car la foi est transcendante, ceci ne contredit pas le lien avec les autres membres de la société dans laquelle l’individu évolue quelles que soient leurs religions.

Il existe aussi une communauté chrétienne mondiale sans que ses adeptes ne soient considérés comme moins Français.

L’origine du mot citoyen

En France, le mot citoyen arrive en 1789, comme un terme de substitution à « sujet du roi » comme ce fut mentionné dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26/08/1789).

La citoyenneté n’est pas une faveur

Les musulmans vivent en occident depuis plusieurs générations, leur citoyenneté n’est donc pas un droit de « faveur ».

Les musulmans font incontestablement partie de la France:

Ils sont actifs et participent à la vie de la société.

Travailleurs, producteurs, commerçants, médecins…

Faire d’eux des étrangers indéfiniment n’a pas de sens.

L’identité change et se modifie

L’identité ne fait pas l’objet d’un déterminisme, mais change et se modifie.

L’idée d’un français du 20e siècle n’est certes pas celle d’un français du 19e siècle, mais en aucun ça son identité « française » peut être mise en doute.

Une identité changeant, ne signifie pas un effacement de ce qui aurait précédé, il s’agit plutôt de son dépassement, au sens positif ou négatif du terme selon les appréciations.

La citoyenneté n’est absolument pas un don du pays dans lequel on réside mais plutôt une notion acquise naturellement.

Cette notion est fondamentale pour contrer deux éléments destructeurs du point de vue social: le besoin de prouver que l’on est bon citoyen et le fait de considérer que ceux qui n’ont pas d’origine étrangère ont un droit de faveur.

( La citoyenneté Mohammed Ramousi)