Muhammad Ibn Abd Al Wahhab est il un imitateur d’Ibn Taymiyya ?
Comme les réformateurs de son temps, Muhammad Ibn Abd Al Wahhab s’opposa au taqlid, qu’il considérait comme un obstacle à la recherche de la connaissance.
Il préconisa le recours à l’ijtihad avait de garder les écritures pertinentes et adaptées à une vie quotidienne et des contextes en constants changements.
Sa conviction était fondé sur la conviction qu’il était nécessaire de retourner directement au Coran et à la sunna, afin d’analyser les jugements des hommes, aussi importants soient ils, plutôt que de donner à leurs avis la même valeur que les textes révélés.
Malgré son rejet clair du taqlid, Ibn Abd Al Wahhab fut souvent accusé d’être un disciple aveugle d’Ibn Taymiyya.
Qu’en est il vraiment ?
Le premier en occident à affirmer la forte dépendance d’Ibn Abd Al Wahhab a Ibn Taymiyya fut Ignaz Goldziher.
Il se basa sur le fait que certains manuscrits conservés à l’Université de Leyde étaient des copies des œuvres d’Ibn Taymiyya écrites de la main d’Ibn Abd Al Wahhab.
Il est établi qu’il étudia ses œuvres dans son éducation, l’importance d’Ibn Taymiyya dans le hanbalisme et même au delà explique qu’il est étudié ses œuvres mais ne suffit pas à affirmer qu’il le suive aveuglément.
En procédant à une étude quantitative des écrits d’Ibn Abd Al Wahhab on s’aperçoit qu’il ne fait que rarement référence à Ibn Taymiyya.
Par exemple, l’analyse de « Kitab at tawhid » indique 3 références aux travaux d’Ibn Taymiyya sur un total de 170 citations ( moins de 2% de toutes les citations).
Une approche similaire peut être menée dans son traité sur le mariage, qui comprend un total de 376 citations provenant de 90 sources différentes et pas une fois Ibn Taymiyya n’est mentionné.
La nation d’adhésion aveugle d’Ibn Abd Al Wahhab a Ibn Taymiyya est contredite à la simple étude de ses écrits.
De formation hanbalite, il ne choisit ni de suivre Ibn Hanbal, ni Ibn Taymiyya mais préféra retourner directement aux sources pour se faire une opinion basée sur les écritures.
L’un des problèmes majeurs de son temps qui le poussa à rejeter le taqlid, était le fait que le peuple ne comprenait pas la signification des Écritures.
Son expérience lui démontra que cette ignorance égarait les gens, lesquels, à leur tour, en égaraient d’autres, en raison du fait que chacun accomplit une action qu’il pense être correcte, sans vraiment comprendre le but qui la sous-tend.