Les modernistes ont bu le lait de la philosophie Kantienne et agnostique chargés de microbes infectieux.
Le modernisme n’est pas l’expression moderne de la science, par conséquent la condamnation du modernisme n’est ni la condamnation de la science dont nous sommes tous si fiers, ni la réprobation de ses méthodes que les savants doivent tenir à honneur de pratiquer et d’enseigner.
Le modernisme consiste essentiellement à affirmer que l’âme religieuse doit tirer d’elle-même, rien que d’elle même, l’objet et le motif de sa foi.
Il rejette toute révélation qui s’imposerait à la conscience et ainsi il devient par conséquence la négation de l’autorité de Dieu.
Or la révélation n’est pas une école philosophique, incertaine soumise aux discussions de ses adeptes, ni un système d’opinions réformables.
La révélation a au contraire montré la voie du salut éternel.
Elle a promulgué un code de morale, le croyant doit accepter sincèrement ses doctrines que la révélation propose à sa foi, celui qui répudie ou met en doute son autorité s’exclut lui même de la communauté des croyants.
Le pape excommunia les modernistes, non par despotisme mais par loyauté envers la foi.
Si le croyant donne foi à la révélation, il brise le lien avec Dieu en donnant foi à la doctrine du modernisme, donc son excommunication n’est pas un despotisme mais une chose simple et normal.
La loyauté vous interdit de vous affilier à la foi, de vous affilier à une communauté à laquelle vous n’adhérez qu’hypocritement et qui ne veut pas être complice de votre sacrilège, c’est pour quoi il est nécessaire pour l’intérêt de tous que sortiez des rangs de celle ci.
Bien entendu, elle ne vous répudie qu’aussi longtemps que vous le voudrez vous même.
Le jour où vous reviendrez à la soumission envers la révélation elle vous accueillera avec égard et clémence.
Le développement du modernisme
Les idées génératrices des doctrines modernistes sont nées en Allemagne protestante, se sont acclimatées sur le sol d’Angleterre et ont poussé quelques rejetons aux États Unis, avant de surgir en pays catholique.
Cet esprit est issu du protestantisme, Luther contesté à l’église le droit d’enseigner la révélation, il prétend que le chrétien se suffit pour connaître sa foi, pour interpréter lui même le texte.
Il ne veut pas d’autorité religieuse chargée de transmettre fidèlement la révélation et chargée de l’interpréter, c’est là le point essentiel du litige entre catholique et protestant.
Le catholicisme dit que la foi du chrétien est communiqué aux fidèles par un organe officiel chargé de transmettre fidèlement la révélation, le protestantisme au contraire prétend que la foi est une affaire de jugement individuel.
Autorité d’une part, individualisme de l’autre.
La révélation n’est pas pour eux un dépôt doctrinal confié à la garde de l’église, ni un héritage transmis par les pères de l’église mais de simples livres révélés qui peuvent être soumis à l’effort des intelligences de chacun, variable et soumis à mille fluctuations.
Cette doctrine infiltrée chez les catholiques contribua à faire naître le modernisme et détourner certains de la révélation pour le culte de la raison et de la science.