Le cheikh Larbi Tebessi écrivit « l’administration a créé un islam dit algérien, elle a mit la main sur tous les biens habous, leurs domaines, les établissements religieux…et s’est arrogée le droit de gérer l’administration du culte, elle a désigné des fonctionnaires religieux sans consulter les responsables d’entre les fidèles, le choix porta non sur la compétence mais sur le nombre d’années passées sous les drapeaux, les services rendus et le mouchardage.
C’est ainsi que de simples adjudants de compagnie, dont l’ignorance n’avait d’égale que l’arrogance, furent désignés imams dans les mosquées et guide pour les pèlerins.
Depuis l’islam algérien est devenu une branche de l’administration colonialiste qu’elle emploie contre les masses analphabètes, ainsi récompense-t-elle sous forme de billets de banque, de certificats de bonne conduite ceux qui trahissent la confiance de la communauté musulmane ou de quincaillerie aux rubans bariolés ceux qui ont l’âme assez vile pour approuver sa politique despotique et lui exprimer leur loyalisme, c’est à dire leur opposition au véritable islam.
L’islam appartient à Allah et aux croyants sincères, l’islam algérien au colonialisme et à ses suppôts.
Reconnaître l’islam algérien c’est accepter l’ingérence coupable de l’administration dans les affaires du culte, c’est ni plus ni moins donner des associés à Allah.
Et une chose aussi sacrilège pour le monothéisme pur et intransigeant de l’islam est absolument inadmissible.
Il y’a des cas innombrables d’humiliation de ce genre.
Jusqu’à quand sera encouragé cette injustice manifeste dont l’islam est victime dans son propre pays.
La quincaillerie dont la France alourdit la poitrine des béni-oui-oui ne lui sera d’aucun secours…
De quoi douter qu’elle soit une nation démocratique régie par une législation moderne inspirée de la déclaration des droits de l’homme. »