Lebjaoui, membre de l’association des oulémas algériens critiqua fortement l’islam officiel colonial et publia ces strophes: « d’hommes véreux et incultes/ on fit des représentants du culte/ au service d’intérêts criminels/ contre l’islam et ses fidèles
Quand le gouvernement de Vichy redonna liberté à l’enseignement catholique, le cheikh El Oqbi demanda la même chose pour l’islam et réprouva au nom du Coran les lois anti-juives de la politique de Pétain
Bachir Al Ibrahimi dit « les musulmans ont été ramenés à l’état d’esclaves par la perte de leurs droits politiques, vu que leur religion a été placée sous une tutelle arbitraire. »
« La politique s’est ingérée dans les affaires du culte pour se servir de la religion comme d’un moyen pour favoriser de vils intérêts personnels et asservir les agents du culte. »
Le cheikh Larbi Tebessi s’étonnait que la France qui a dicté au monde les droits de l’homme persiste à priver les algériens de leurs mosquées et de leurs habous.
Le grand mufti malekite, le cheikh Assimi, représentant de l’Islam officiel, dénonçait « les buts politiques du cheikh Brahimi », Malek Bennabi lui adressa une lettre ouverte où il commença par ironiser sur son titre de « grand mufti » qui n’avait pas de fondement islamique, dont la légitimité était aussi faible que celle de l’assemblée algérienne et rappela que tout musulman a le droit de se préoccuper de ce qui concerne l’islam de près ou de loin, malgré la volonté coloniale de façonner un clergé plus facilement contrôlable, l’islam n’a pas de clergé et tous les membres de la oumma sont responsables vis à vis de l’islam.
Il continua sa lettre « si aujourd’hui il y a quelque chose qui la rend capable de se transformer et de se dépasser, c’est bien l’islam. Aussi le colonialisme s’attaque-t-il partout à cette puissance de résurrection. L’islam devient donc l’objet de toutes les restrictions, de toutes les surveillances. Il est aujourd’hui infiniment plus facile d’ouvrir une maison de jeu ou un café qu’une école coranique.
D’autre part, c’est l’administration elle même qui désigne le personnel du culte- le mufti et l’imam- non pas à la satisfaction de la communauté musulmane, mais au gré des colons.
Et par ce dispositif elle tient en ses mains les suprêmes moyennes de corruption.
L’homme qui dirige les dévotions à la mosquée n’est pas choisi pour sa conscience morale ou pour sa science théologique, mais surtout pour son utilité administrative, comme simple adjudant des prières.
Cette situation du culte n’est pas celle qui trouble le moins la conscience du croyant en le plaçant devant des faits parfaitement perturbateurs: un imam qui moucharde, un mufti corrompu et corrupteur, un cadi prévaricateur.
On veut faire de l’islam lui même, un aspect pittoresque de la vie indigène. Et c’est ainsi que l’administration accumule les écueils et les entraves sur la voie de la renaissance. »
Al Brahimi s’étonnait que Assimi qui suivait le rite malekite ait été promu mufti hanefite. Il déclara « la véritable voix de la mosquée est celle des oulémas libres, celle d’Assimi importe peu, car Allah ne saurait guider un homme qui fait la prière à raison de 100 francs la rakaa