Le cheikh Réfâ’a at tahtawi (1801-1873) passera 5 ans à paris (1826-1831), il reviendra en Égypte imbu de la culture française et de son mode de vie, il rédigera alors un ouvrage dans lequel il exposera les idées que lui ont inspirées son séjour, en particulier quant à l’émancipation de la femme, la polygamie, le divorce, la danse…
Le gouverneur Mohammed Ali Pacha ordonnera de l’imprimer et de le distribuer dans les palais royaux.
Après ce livre parut « la femme en orient » de Marcus Fahmy en 1894, édité par les britanniques dans lequel il était pour la première fois exprimé l’idée de pousser la femme d’orient à abandonner le hijab, le contact avec les hommes étrangers, empêcher la polygamie, autoriser le mariage des musulmanes avec des coptes et ce sous couvert de modernité.
Si le livre du sheikh At Tahtawi était plus réservé il constituait la première semence et celui de Fahmy en était l’interprétation explicite.
Les savants de l’époque et les masses populaires rejetèrent ces écrits mais les auteurs en campagne contre la famille musulmane et à leur tête la femme musulmane continuèrent, Kassem Amin qui comme Sheikh At Tahtawi avait effectué son pèlerinage en France, où elle fut façonné par les idées et la culture locale, publia en 1899 « l’émancipation de la femme » dans lequel il appuya les idées de ces prédécesseurs.
Ses idées trouvèrent échos chez le leader nationaliste Saad Zaghloul qui les repris dans son programme politique et en assura la diffusion sur le terrain.
En réponse de nombreux livres furent écrits par les oulémas pour réfuter ces préjugés sur la place de la femme en islam.
Par la suite Dr Mansour Fahmy publia sa thèse de doctorat « la condition de la femme dans les traditions islamiques et son évolution » rédigée sous l’ascendant de l’orientaliste Lévy Bruhl.
El Djabrati décrivait pendant la présence française en Égypte les débuts du mouvement de « déshabillage » et de « l’émancipation » chez certaines musulmanes qui par mimétisme cherchaient a ressembler aux françaises.
Des lors un groupe de femmes levèrent l’étendard de la guerre contre les principes familiaux de l’islam et pour l’émancipation de la femme de toute contrainte religieuse ainsi que le remplacement de la charia par le code de la famille européen.
Ces idées germèrent dans la société égyptienne et par extension dans le monde musulman, les associations féministes soutenues par l’occident et les systèmes coloniales contribuèrent alors à abolir le droit islamique pour le remplacer par le droit européen, et ce appuyé par quelques oulémas alliés des pouvoir en place à l’image du sheikh de l’azhar Mustapha Abdelraziq qui publia « l’islam et les fondements du pouvoir »’où il affirme que l’islam est une religion laïque qui n’interfère en rien avec le système du gouvernement.
Taha Hussein, doyen de l’occidentalisation de la pensée arabe résumera tout ça en disant « suivre les pas des européens et leur voie, prendre leur civilisation avec ce qu’elle a de bon et de mauvais, de doute et d’amer est la condition pour sortir du sous développement. »
Lui qui n’hésitera pas à louer la colonisation européenne des pays arabes en disant « souffrance et dures épreuves en vue d’étendre la civilisation française sur ces peuplades sauvages qui refusent le progrès et l’éclaircissement.
Chems-eddine « la chari’a face aux principes de laïcité »