L’islam, contrepoids de l’idéologie coloniale en Afrique

Les frontières arbitraires ont favorisé la séparation virtuelle de populations jadis unies par une solidarité culturelle, économique et sociale.

La traite et ses conséquences, la balkanisation programmée lors de la décolonisation et le franc CFA comme outil de dépendance constituent 3 héritages essentiels de la colonisation.

L’historien et géographe du IXe siècle, Al Yakubi distingue les régions de l’Afrique par « bilad as sudan » le pays des noirs, le royaume de « zagawa », celui du « mallal » qui deviendra Mali dans d’autres écrits, celui de « kawkaw » ayant comme capitale Gao et celui du « Gana ».

A partir du Xe siècle l’islam progresse en Afrique avec le développement du commerce transsaharien, commerçants africains, puis cours royales se convertissent, ce qui entraîne la création d’universités, de centre religieux…

L’Afrique rayonne alors intellectuellement grâce aux apports de l’islam, ses adeptes sont essentiellement les minorités lettrés urbaines et les familles royales.

La traite des noirs qui aura pour conséquence la destruction des structures politiques, sociales et culturelles locales va permette le développement de l’islam, qui va alors gagner toutes les couches de la société, les populations trouveront à travers l’islam une forme de résistance à la colonisation à partir de la fin du XVIIe siècle.

Quant au Sénégal les souverains qui se disent musulmans vont participer en tant que recruteur à la traite atlantique, une insurrection populaire musulmane éclatera dans le Fouta Torodo en 1776.

L’almamy Abdelkader renverse la dynastie régnante, instaure une confédération de cantons dirigés par les savants musulmans, qui au nom de l’islam vont interdire de participer à la traite des noirs.

Près d’un siècle plus tard, c’est au tour d’Al hajj Omar Tall de fonder un royaume et de s’opposer aux troupes coloniales.

L’islam apparaît comme le refus culturel du nouveau cadre colonial et de sa « mission civilisatrice ».

Le colonisateur ne s’y trompe pas et multiplie les circulaires établissant un contrôle et une surveillance des musulmans.

L’historien Ghanéen Albert Adu Boahen écrit « l’islam à représenté un contrepoids à l’idéologie coloniale. »

L’islam s’est propagé également car en plus de fournir le cadre de résistance aux colons et l’idéologie anti coloniale, il favorisait l’union derrière une idéologie commune de l’ensemble des peuples victimes de la colonisation.