En 1744 George Sale traduisit le Coran en anglais, ce fut la première traduction en langue européenne qui ne se présentait pas comme un instrument de réfutation de l’islam.
Dans une longue introduction il présente l’islam et le prophète, il répond aux préjugés répandus.
Il explique que la pratique de la polygamie de Muhammad n’avait rien de scandaleux mais correspondait aux mœurs juives et arabes de l’époque.
A ceux qui font grief à l’islam d’avoir été propagé par l’épée, il répond citant Machiavel « de là vient que tous les prophètes armés ont vaincu et que les désarmés ont été détruits. Moïse, Cyrus, Thésée et Romulus n’auraient pu faire observer leurs lois, s’ils avaient été désarmés. »
Il présente Moïse et Muhammad comme des exemples d’hommes d’état ayant imposé un nouvel ordre juridique et politique, et quant à ceux qui voient en la propagation de l’Islam par l’épée une preuve de l’origine humaine de celle ci alors qu’il voit le christianisme comme une religion divine, il rappelle que le christianisme ne s’est propagé dans le monde qu’après avoir été amené pas les empereurs qui soumirent les populations et persécutèrent ceux qui refusèrent d’adopter le christianisme comme religion.
Pour Sale, Muhammad et un réformateur et un briseur d’idoles, tant celles de la Mecque que ces nouvelles idoles érigées par de faux chrétiens.
Sa traduction fit considérablement évoluer la perception de l’islam dans les milieux intellectuels, Thomas Jefferson l’acheta, Voltaire en fut influencé.