La françafrique ou comment vider l’indépendance de sa substance

La France devance les demandes d’indépendance africaines pour mieux maîtriser le processus.

Fin 1960, elles ont toutes proclamé leur indépendance.

La France coloniale n’a cependant pas renoncé à sa mainmise sur les nouveaux états.

Devenues inéluctables, les indépendances avec « l’appui, l’accord et l’aide de la France » ont soigneusement été préparées.

Au moment même où de Gaulle est contraint par les événements à se résigner aux indépendances, il vide ces dernières de leur substance grâce au mécanisme, apparemment généreux de la « coopération ».

« L’indépendance réelle, l’indifférence totale n’appartient en vérité à personne, déclare-t-il dans son discours prononcé à l’occasion de l’indépendance de la fédération du Mali.

Il n’y a pas de politique possible sans la coopération.

Il n’y a pas de pays si grand et si puissant qu’il soit qui puisse se passer des autres. »

Plus clairement encore, le premier ministre Michel Debré s’adressant au futur président de l’état gabonais le 15/07/1960 dit « on donne l’indépendance à condition que l’état s’engage une fois indépendant à respecter les accords de coopération signés antérieurement: il y a deux systèmes qui entrent en vigueur en même temps: l’indépendance et les accords de coopération. L’un ne va pas sans l’autre. »