Malek Bennabi écrit
Les réformateurs n’abordent pas la maladie de la société musulmane mais attaquent ses symptômes.
Il en résulte que depuis 50 ans, ils ne soignent pas le mal mais les symptômes.
Le résultat était proche de celui d’un médecin qui, faisant face au cas d’un patient atteint de tuberculose s’attaque non pas aux agents pathogènes chez le patient mais à sa fièvre.
Voilà 50 ans que le malade lui même veut se remettre de nombreuses douleurs : colonialisme, analphabétisme, apathie…
Il ne connaît pas la nature de sa maladie et n’essaye pas de la connaître.
Tout ce qu’il y a, c’est qu’il sent des douleurs, accourt chez le pharmacien, n’importe quel pharmacien, pour acquérir des milliers de remèdes afin de calmer des milliers de douleurs.
En réalité, il n’y a que deux voies pour mettre fin à ce cas pathologique: mettre fin à la maladie ou en finir avec le malade.
Il nous revient de nous demander, à cet instant, si le malade qui est entré à la pharmacie connaît exactement sa maladie: est il parti chez le pharmacien par le pur hasard pour en finir avec le mal ou avec lui même?
C’est le cas du monde musulman: il est parti solliciter auprès de la pharmacie de la civilisation occidentale un rétablissement mais de quelle maladie? Et par les vertus de quelle thérapie?
Les conditions de la renaissance