Le cœur est l’organe anatomique, qui a son siège dans la poitrine et qui est le siège de l’esprit.
Ainsi défini, le cœur est un morceau de chair qui appartient au monde des réalités visibles et tangibles.
Le cœur désigne aussi une réalité subtile et immatérielle qui constitue véritablement l’essence de l’homme et qui est le siège de la connaissance de Dieu.
L’esprit (rûh) désigne lui aussi deux choses: l’une matérielle et corporelle, l’autre spirituelle et immatérielle.
Dans le premier sens elle concerne le médecin, c’est ce corps subtil qui se trouve dans la partie creuse du cœur et se répand dans tout le corps au moyen des vaisseaux sanguins pour permettre le fonctionnement des organes de la perception.
Dans son second sens, l’esprit désigne la chose subtile qui permet à l’homme de connaître et de percevoir mais dont la réalité profonde échappe à l’entendement humain.
Le terme d’âme ( nafs)
L’âme peut être elle aussi prise dans deux sens: l’un extérieur, l’autre intérieur.
L’âme c’est d’abord la partie charnelle et coléreuse de l’homme, l’ensemble des forces qui le portent à la violence et à la concupiscence; c’est en ce sens que l’on peut dire qu’il faut combattre l’âme et la briser.
Mais l’âme c’est aussi cet élément immatériel qui constitue l’essence de l’homme: le cœur dans son sens spirituel.
La raison (´aql) est une réalité plus délicate encore à définir.
On en distingue 4 formes:
– la raison-instinct ou intuitive
– la raison pure qui a pour fonction de percevoir les vérités dont l’évidence s’impose nécessairement
– la raison expérimentale qui se forme au contact des choses
– la raison pratique qui ne se décide qu’après avoir pesé les conséquences de toute décision
On peut aussi entendre par raison la connaissance de la nature des choses, la connaissance dont le cœur est le siège et aussi l’organe qui connaît ce qui nous ramène au cœur pris dans le sens de siège de la connaissance.
L’homme peut ainsi être envisagé dans sa double nature, à l’image de l’univers créé qui comprend un monde intérieur, invisible et un monde visible, extérieur, l’homme par son corps est l’image et par la raison et ses facultés il est le monde du verbe et de l’ordre.
La politique de Ghazali