Ibn Taymiya a dit : « Le Livre de la « Revivification » [Ihyâ], suit le Livre des « Nourritures des Cœurs » dans ce que ce dernier évoque concernant les oeuvres des cœurs : la patience et la reconnaissance par exemple, l’amour, la confiance, la réalisation de l’unité divine, etc. Abou Tâlib est plus savant de la tradition [hadîth], des récits [athâr] et des propos des Gens qui possèdent les sciences des cœurs, soufis et autres, que Abou Hâmid al-Ghazâlî.
Ses propos sont plus corrects, meilleurs pour ce qui est de réaliser les choses [tahqîq] et plus éloignés de l’innovation.
Dans La « Nourriture des Cœurs », il est cependant des hadîth faibles et inventés ainsi que plusieurs choses à rejeter.
La plupart de ce que l’on trouve dans la « Revivification » comme propos concernant ce qui fait périr – les propos concernant l’orgueil par exemple, l’infatuation et l’ostension, la jalousie, etc. – est tiré des propos d’al-Hârith al-Muhâsibî dans « L’Observance » [al-Ri’ayâ].
Certains de ces propos sont acceptables, d’autres sont à rejeter et il y a controverse à propos d’autres.
La « Revivification » présente plusieurs intérêts mais il s’y trouve également des matières blâmables. Il
s’y trouve en effet des matières corrompues : des propos des philosophes qui se rattachent à l’unité divine, à la prophétie et au retour [ma’âd]. Quand Abou Hâmid évoque les connaissances des soufis, il équivaut à quelqu’un qui prendrait un ennemi des Musulmans et l’habillerait des vêtements des Musulmans.
Les Imâms de la Religion ont désapprouvé cela dans ses livres. « Sa maladie est La Guérison », ont-il dit, visant par-là Le « Livre de la Guérison » composé par Avicenne [Ibn Sinâ] en philosophie.
Il y a dans La « Revivification » des hadîth et des récits faibles ; plusieurs, même, sont inventés. Ils s’y trouve aussi quelques-unes des questions spécieuses [aghâlît] des soufis et de leurs sornettes [turrahât].
Ceci étant, il y a dans la « Revivification des science religieuse » [Ihyâ ‘ouloûm al-Dîn], comme propos des SHeikhs Soufis qui, concernant les oeuvres des cœurs, s’y connaissent [‘ârif] et sont sur la voie droite, des choses qui sont en accord avec le Livre et Tradition [sounnah].
On y trouve également, concernant les actes d’adoration et les usages, des choses en accord avec le Livre [Kitâb] et la Tradition [Sounnah].
Ces choses sont plus nombreuses que celle qui sont à rejeter et c’est pourquoi les gens divergent d’avis [ijtihâd] à propos de ce livre et controversent à son sujet ». (Madjmu’ al-Fatâwa 10/312)