Philippe Grenier, converti en 1894 et premier député musulman.
Enfant il est élevé dans la tradition catholique.
Son diplôme de médecin en poche il s’installe en Algérie où il est séduit par les mœurs des musulmans et par l’appel à la prière ainsi que la lecture du Coran durant les prières du ramadan.
Il achète le Coran et s’instruit, il pense à se convertir, mais que va dire sa mère pieuse catholique, il continue sa quête de vérité, il dévore les livres et apprend même par cœur les sourates du Coran.
En 1894 de retour en Algérie le lien entre les hommes musulmans pour autres choses que des liens raciaux ou économiques le touche profondément et finit par se convertir.
Il a alors 29 ans et décide de se rendre à la Mecque, il quitte sa ville (pontarlier) coiffé d’un turban et vêtu d’un bournous.
Dans sa petite ville du jura, il exerce le métier de médecin, soigne les patients vêtus de son burnous et son turban et au lieu que ses fonctions manifestent à son égard de l’hostilité, ils admirent sa sérénité et sa bonté.
Leurs cœurs sont gagnés!
Elu député en 1896 Le Figaro dressa un portrait de lui loin de la réalité, il organisa une conférence de presse afin d’expliquer pourquoi il a choisi l’islam et il déclara:
il n’hésitait pas à prier en public et même dans la chambre des députés, mais savez vous pourquoi il priait aux yeux de tous?
Il se présenta aux élections législatives persuadés qu’il devait prêcher l’islam à la chambre des députés, son programme était tourné vers les pauvres pour améliorer leurs conditions de vie et vers les musulmans d’Algérie pour leur redonner leurs droits.
Et aussi incroyable que cela puisse paraître il fut élu, malgré son islam, son turban et son burnous.
Il n’hésitait pas à quitter le palais bourbon avant la fin de la séance afin d’aller faire sa prière et quand il priait à l’assemblée les journaux se moquaient de lui disant qu’il embrassait le sol.
Sa carrière politique sera brève, il sera battu en mai 1898 puis à nouveau en 1902, il n’aura été député que 15 mois durant lesquels il essaya de défendre les musulmans autant que possible.
Parmi ses projets proposés devant le gouvernement la création d’une Madrassa à Paris.
Sa région était ravagé par la consommation de l’absinthe, au moment de se représenter après 15 mois d’activité politique il présenta un bilan de ses actions et proposa pour éradiquer le problème de l’alcool de l’interdire, cette proposition fut impopulaire.
Éliminé il repris son exercice de la médecine à pontarlier.