L’orientaliste regarde l’Orient de haut, avec l’intention de saisir dans sa totalité le panorama qui s’étale sous ses yeux : culture, religion, esprit, histoire, société.
Pour cela, il doit voir chaque détail à travers le dispositif d’un ensemble de catégories réductrices (les Sémites, l’esprit musulman, l’Orient, etc.).
Puisque ces catégories sont avant tout schématiques et visent l’efficacité, et puisque qu’aucun Oriental ne peut se connaître lui-même comme le connaît un orientaliste, toute vision de l’Orient en vient à reposer, en fin de compte, pour sa cohérence, et sa force, sur la personne, l’institution ou le discours dont elle est la propriété.
Toute vision globale est fondamentalement conservatrice, et nous avons noté de quelle manière, dans l’histoire des idées de l’Occident sur le Proche-Orient, ces idées se sont maintenues sans tenir compte des témoignages qui les contredisaient.“