« aucun des grands périodiques consacrés aux études arabes n’est publié actuellement dans le monde arabe, aucune des institutions d’enseignement arabe n’est capable de rivaliser avec des centres comme Oxford, Harvard, UCLA dans l’étude du monde arabe, moins encore dans n’importe quel domaine non oriental.
Résultat à prévoir : les étudiants orientaux (et les professeurs orientaux) souhaitent toujours venir s’asseoir aux pieds des orientalistes américains, avant de répéter devant le public local les clichés que j’ai décrits comme des dogmes de l’orientalisme.
Avec un système de reproduction comme celui-ci, il est inévitable que le savant oriental se serve de sa formation américaine pour se sentir supérieur à ses compatriotes, du fait qu’il est capable de maîtriser le système orientaliste; dans ses relations avec ses supérieurs, les orientalistes européens ou américains, il ne sera qu’ « informateur indigène ».
Et c’est bien en cela que consiste son rôle en Occident, s’il a la chance d’y rester une fois ses études supérieurs terminés.“