Le moyen âge c’est à peu près 1000 ans et pas moins de 33 guerres européennes connues et recensées.
L’époque moderne qui durera jusqu’au début de la première guerre mondiale, en un peu près un siècle cinq guerres vont ravager l’Europe, débutant de la guerre d’Italie (1494-1559), se terminant par les guerres de religion (1562-1593).
Auxquelles s’ajoutent les guerres nordiques (1563-1570), la guerre de 30 ans…
Ainsi que les guerres civiles de 1628 à 1748.
Et ce pour le vieux continent uniquement, quant au nouveau monde, les européens y ayant déposés leurs bagages dès la fin du 15e siècle y déclencheront génocides et guerres en tout genre, principalement la guerre de la conquête (1756-1760), la guerre d’indépendance des États Unis puis la guerre de sécession…
Les lumières ont contribué à élevé l’esprit après ces années de guerre et ces génocides, mais pas à éradiquer l’esclavage, face à l’africain, l’européen est resté le monstre moyenâgeux de toujours.
Ainsi au lieu que l’esprit triompha de la violence, c’est la violence qui triompha de l’esprit.
Ce siècle des idées, ce siècle de l’esprit donnera naissance à la révolution française, les lumières ayant fustigées l’absolutisme du pouvoir royal.
Mais cette tolérance des lumières n’est qu’une façade et ses penseurs n’ont pas trouvé la paix plutôt Condorcet s’est empoisonné, Chamfort s’est suicidé, le fils de Buffon est guillotiné, Mirabeau passe à l’ennemi…
Napoléon reprend le projet funeste européen avec les guerres napoléoniennes de 1792 à 1815 qui ravageront l’Europe.
L’Europe devenu l’europe des droits de l’homme ne fait pas taire le canon pour autant, guerres de Crimée, austroprussiennes et d’Espagne.
Puis en 1870 la guerre franco-allemande.
Bien implantés en Afrique les européens y apportent la guerre et ses horreurs, le Mexique, l’Amérique centrale et du sud, colonisation de l’Algérie, de l’Amérique.
Puis 1914-1918 et 1939-1945 qui ne sont pas des guerres mondiales mais à nouveau des guerres européennes, qui ont eu lieu en Europe, déclenchés par les européens, pour le compte des européens, elle ne deviendront mondiales que par que le colonialiste va y associer par la force et les fausses promesses les nations colonisés qui n’avaient rien à y faire.
Dès 1830 la France recrutait déjà en Algérie la chair à canons pour ses guerres contre les germains.
La guerre de 14-18 mobilisera 175 000 algériens, 40 000 marocains, 80 000 tunisiens, 41 000 malgaches, 49 000 indochinois, soit 565 000 soldats colonisés.
Tous morts non pas en combattants de la liberté mais mort car colonisés privés par le colonialisme de la possibilité d’être libre de leurs choix.
D’un point de vue strictement humain, l’histoire de l’Europe à domicile comme à l’extérieur est un bain de sang.
Quand l’Europe parle d’elle, elle parle de la révolution de 1789, de la déclaration des droits de l’homme, elle parle des lumières et de la renaissance mais elle occulte ce qu’elle est avant tout: une Europe des guerres, de la convoitise et de la rapacité coloniale.
On peut objecter, pourquoi ne retenir que la guerre comme identité principale de l’Europe?
La raison en est que toutes les valeurs humaines et civilisationnelles dont se targue l’Europe, ne l’ont pas emporté sur la guerre et donc sur la convoitise et la rapacité.
A quoi bon tout le bien dont se vante l’Europe si le dernier mot revient toujours à la guerre, la colonisation, l’extermination…
L’esclavage, préambule à la colonisation :
L’esclavage est l’exercice d’un véritable droit de propriété sur l’esclave par son maître, qui peut l’exploiter, le vendre, le louer, le donner ou le supprimer…
L’esclavage est tout ce que l’Europe « civilisée » foulant pour la première fois le sol africain offrit aux africains.
En Amérique latine, les indiens étaient soumis à l’esclavage quand ils n’étaient pas massacrés.
Chaque nouveau maître marquait ses initiales au fer rouge sur son esclave, si bien que le visage de ces pauvres créatures étaient ravagés à force d’empreintes.
Dès le 15e siècle les négriers construisent des comptoirs fortifiés sur la côte africaine afin de mieux se livrer à la déportation des Noirs, tout en se protégeant d’éventuels soulèvements.
Pour capturer un escalier africain il fait en tuer au moins 8.
Paul D’octon médecin de la Marine en Afrique dès 1884, raconte « la plupart du temps les esclavagistes d’Europe partaient surprendre le village à la pointe du jour au moment où les habitants sortent à peine du sommeil, ils incendient le village, forçant les habitants à se regrouper, les femmes courent avec leurs enfants dans les bras, jetant des cris de terreur, les hommes aussi tentent de fuir le feu mais ils se retrouvent alors face à des fusils pointés sur eux, pris au piège entre le feu et les fusils des esclavagistes.
La chasse commence ceux qui sont attrapés vivant sont mis en esclavage, ceux qui sont blessées sont effroyablement achevés. »
Lors du transport maritime vers les colonies (les Antilles, la Guyane, l’Amérique du nord ou l’Europe) les nouveaux esclaves sont entassés au fond des cales des voiliers, dans des conditions d’hygiène déplorables.
La mortalité malgré que le voyage ne dure que 3 à 6 semaines est de 40%.
Les survivants arrivés à bon port sont lavés à grands jets d’eau puis mis en vente.
Le roi de France Louis XIV qualifia les esclaves en 1685 de « biens meubles » dans son fameux code Noir, légalisant la traite négrière.
Les maîtres français tentés par leurs esclaves, les mettaient régulièrement enceinte, le pouvoir royal soucieux de préserver la « pureté de la race » pris des mesures dissuasives pour empêcher le mariage entre un blanc et son esclave, ainsi que l’interdiction de baptiser comme « libres » des enfants nés d’une mère esclave et d’un père blanc.
En 1784 dans les Antilles Françaises on institua un registre spécial des naissances et des décès des noirs ne valant pas état civil.
Pour que la France reste blanche, le roi limita le séjour des esclaves noirs en France à 3 années.
Puis en 1778 face aux derniers récalcitrants les mariages mixtes furent totalement interdit.
L’interdiction légale des mariages mixtes entre noirs et blanche se retrouvera plus tard en Afrique australe sous apartheid, en Allemagne sous le 3e Reich et bien entendu aux États Unis jusqu’en 1966.
En Allemagne les lois de Nuremberg en 1945 justifièrent l’interdiction des mariages mixtes pour préserver la pureté du sang allemand.
En Rheanie, c’était la chasse aux « batards » sur 600 métis, il y eut 385 castrés.
Quand la situation devînt trop difficile pour les maîtres, l’abolition de l’esclavage fut décrété et les esclavagistes indemnisés, ce ne sont pas les esclaves qui furent indemnisés mais bien les esclavagistes.
Puis à partir de 1848 ces puissances esclavagistes devinrent des puissances colonialistes.
L’abolition de l’esclavage fut en réalité le passage d’un esclavage individuel à un esclavage de masse.
Il n’y avait plus d’esclaves parce que tous les africains devenaient des esclaves.
L’humanisme des sociétés européennes prétendument abolitionnistes de l’esclavage étant et reste une fausse humanité puisqu’il y eut fausse abolition.
L’esclavagisme s’appellera le colonialisme puis le néocolonialisme, puis le « colonialisme du 3e type » ainsi que nous avons baptisé la recolonisation en cours de la planète par l’occident sous le patronage des États Unis.
Après avoir vidé les terres de leurs hommes par des années de traite négrière, coloniser ces terres sans hommes pour les défendre était une chose facile.
Une Afrique vidée de cette première richesse qu’est l’être humain, une traite négrière qui a fait l’effet d’un tsunami économique, intellectuel et culturel, une Europe riche de l’appauvrissement de l’Afrique et une Afrique appauvrie par l’enrichissement de l’Europe.
Ironie du sort, en pleine colonisation de l’Algérie, la France est à son tour occupée, comme le veut la loi de la jungle, par plus fort qu’elle: l’Allemagne hitlerienne.
De 1940 à 45 les français subissent le joug d’un régime encore pire que le régime de l’indigénat, qu’ils ont instauré en Algérie.
Le maître d’œuvre en était « la gestapo » que nous savons être une police et une justice expéditive.
Elle s’est rendu célèbre par la terreur implacable.
Plus inexplicable encore est le fait que les français libérés en 45 ne renoncèrent pas pour autant au régime de l’indigénat; mieux ils allaient même se montrer encore plus cruels .
En 1794 la convention avait décrété « que tous les hommes sans distinction jouissent de tous les droits assurés par la constitution » pourtant le code de l’indigénat adopté en Algérie puis dans les autres colonies indiquait que les algériens musulmans ne naissaient pas libres et égaux aux français.
La colonisation a verrouillé l’univers au colonisé et à fait du colonisé un animal au yeux de l’opinion publique.
Pour ce faire on organisa en Europe des expositions coloniales ou des humains d’Amérique latine, d’Afrique ou d’Asie étaient présentés dans des zoos dits d’ »acclimatation » avec des animaux sauvages auxquels ils étaient assimilés.
Répandre l’idée du « colonisé sauvage » en opposition à l’européen « civilisé ».
Ainsi le colonialisme s’en trouvera légitimé par deux fois.
D’abord parce que l’exhibition du sauvage africain montre les progrès qu’il lui reste à faire et que seule permet la colonisation, ensuite car cette opposition entre une prétendue race et l’autre était en fait « la construction subtile » dans les esprits du nouvel ordre colonial et raciste en voie d’édification.
Les armées coloniales peuvent désormais vaquer à leur tuerie génocidaire.
Les expositions coloniales cessèrent dans les années 30, non par reconnaissance du statut humain des colonisés mais pour ne pas avouer l’échec de la mission présentée comme civilisatrice.
Le projet colonial c’est aussi le projet de remplacer les colonisés sur leur propre terre.
Guy de Maupassant dit « il y a dans l’espérance de la plupart des colons français, le signal de l’extermination de l’arabe.
Le mot d’ordre est « extermination! Ôte-toi de là que je m’y mette. »(lettre d’Afrique)
Le docteur René Ricoux justifie leur extermination par la loi de sélection naturelle qui veut que les plus faibles disparus au profit des races supérieures.
Adam Hochschild appelle cela « la civilisation à la mitraillette. »
Les premières victimes du génocide colonial furent les amérindiens.
Le missionnaire Toribio de Benavente relate dans ses mémoires comme l’envahisseur espagnol faisait légitimer au non de Dieu le droit d’exterminer les indiens, arrivé sur leur terre, il leur lisait « la terre appartient à Dieu, son représentant ici bas remit les terres des païens aux espagnols afin qu’ils sauvent les âmes des indiens en les convertissant à la sainte foi, celui qui s’y opposerait serait un traité a sa majesté d’Espagne. »
Tout indien qui n’acceptait pas d’être livré à l’esclavage était un rebelle méritant la mort.
Ceux des indiens qui échappaient à ce destin, travaillaient dans les mines où la puanteur des cadavres amena la peste.
Les bases religieuses du génocide indien en Amérique du Nord, étaient a pour les anglo-saxons justifiés par une comparaison entre eux et les premiers hébreux arrivés sur la terre de Canaan, terre promise, ou à l’instar des hébreux qui massacrèrent les cananéens convaincus que Dieu les a préférés sur l’ensemble de l’humanité, les anglo-saxons massacrèrent les indiens.
A cette époque on débattait du statut des indiens, ont Il une âme ou non, ces indiens qui étaient opposé à toute bestialité et chez qui la vie humaine était sacré furent obligés de se battre pour se défendre face aux envahisseurs, Hollywood se chargera de façonner l’image du cow boys héros et des méchants indiens.
Il faudra une centaine d’années pour exterminer définitivement les indiens et s’approprier durablement leurs terres.
Les survivants finiront parqués dans des réserves.
Gandhi dit « ce que tu gagneras par la violence, une violence plus grande te la fera perdre. »
La révolution russe de 1917 et l’avortement du projet colonial
Le dessein colonialiste a été contrarié par la révolution russe de 1917, car cette révolution se voulant universaliste et prolétaire, se présentait comme un soulèvement du prolétariat mondial contre le capitalisme colonialiste et impérialiste international.
Ce soulèvement, la révolution russe s’en voulait le porte parole et le porte drapeau .
La Russie, puissance militaire désormais communiste, se présentait comme le défenseur du colonisé et l’ennemi du capitalisme mondial, usurpateur et criminel.
Les révolutionnaires de 1917, Bolcheviks, déclaraient « arracher l’humanité des griffes du capital financier et de l’impérialisme, obtenir une paix démocratique des travailleurs, sans annexions territoriales ni contributions, mais sur la base de la libre disposition des peuples, répudier définitivement les pratiques barbares de la bourgeoisie, laquelle édifie le bien-être des exploiteurs sur l’asservissement de centaines de millions de travailleurs en Asie et dans les colonies en général. »
Le coup le plus dur pour le colonialisme européen résidait dans le fait que les bolcheviques vont donner l’exemple en joignant l’acte à la parole dans leur propre pays.
Au mois de juillet 1918, ils adoptent sans hésiter une constitution permettant aux soviets locaux à mode de vie particulier et composition nationale particulière de s’unir et de choisir ou non d’entrer dans la nouvelles république fédérale, socialiste et soviétique de Russie.
Entre 1917 et 1923, 17 régions autonomes et républiques se constituent au sein de la fédération russe, 5 républiques choisirent l’indépendance.
Ce dépôt a l’autonomie eut pour effet de criminaliser le colonialisme.
Cette reconnaissance de droits aux minorités facilitera plus tard leur indépendance et l’effritement de l’URSS en 1990.
Les Bolcheviques déclarèrent la guerre au colonialisme, en 1923 ils déclarèrent « le temps est venu de commencer une véritable guerre sainte contre les voleurs et les oppresseurs. »
Les apartheidistes d’Afrique australe interdirent le communisme, n’importe quelle organisation revendiquant des droits aux noirs était jugée « communiste » et interdite.
L’avènement du bolchevisme dressa face aux puissances capitalistes, une autre puissance, militaire aussi mais opposée au projet colonial, contestant leur mainmise sur le monde.
Leur but était d’arracher ces colonies des griffes de l’exploitation colonialiste génocidaire.
Ainsi la révolution bolchevique va provoquer en Afrique et dans le monde arabe le réveil des peuples et le début de la décolonisation.
Le stalinisme trahira l’idéal bolchevique, jugé trop idéaliste.
Source « les colonialistes » Omar Mounir