Des esclaves de Hatib ont volé une chamelle à un homme de la tribu de Mazina et l’ont abattue pour la manger.
Ils ont avoué leur méfait.
Omar Ibn Al Khattab envoya chercher le propriétaire des esclaves et lui a relaté les faits, puis a ordonné de couper les mains des esclaves.
Se ravisant, il fit venir le propriétaire des esclaves et lui dit « j’aurais fait couper les mains, mais je pense que tu as laissé des esclaves affamés à tel point qu’ils ont été conduits à commettre cette action interdite par Allah.
Mais puisque tu les as affamés, j’en jure par Allah, c’est toi que je punirai sévèrement: tu le paieras cher. »
Omar demanda à l’homme de la tribu de Mazina le prix de la chamelle.
Celui ci répondit « si on m’en avait offert 400 dirhams, je les aurais refusés. »
Omar dit au propriétaire des esclaves: « donne lui 800 dirhams. »
Ce fait rapporté dans Al Muwatta’ de l’imam Malik, doit nous aider à prendre conscience que prétendre appliquer la shari’a en coupant les mains du voleur, c’est commencer par la fin!
La première tâche d’une société s’efforçant d’obéir à la loi divine, consiste à supprimer les conditions sociales qui puissent au vol, c’est à dire toutes les formes d’injustice sociale et de misère.
Si l’on commence par la répression, les plus pauvres seront les plus frappée.
Cette manière d’agir défi à la fois la justice de Dieu et Sa miséricorde infinie.
Il est contraire à l’esprit du Coran que d’appliquer un système de sanction avant de faire régner la justice sociale.
Source « vers une guerre de religion » Roger Garaudy