Le courant moderniste

Malek Bennabi écrit dans « vocation de l’islam »

« Le problème avant tout du moderniste, est que la question pour lui consiste avant tout de tirer le musulman de son embarras politique actuel et non de régénérer le monde musulman.

C’est une pensée d’emprunt qui ne voit pas en réalité le problème musulman de l’homme mais le problème européen de l’institution.

Le mouvement moderniste ne reflète en fait aucune doctrine précise: il est indéfinissable dans ses moyens comme dans ses buts.

C’est qu’en réalité il ne cristallise qu’un engouement.

Sa seule voie précise est celle qui conduit l’homme musulman à n’être que le client et l’imitateur sans originalité d’une civilisation étrangère qui ouvre plus volontiers les portes de ses magasins que celles de ses écoles, ou les élèves pourraient peut-être apprendre les moyens d’utiliser à leurs propres fins leur génie personnel.

Quand ses représentants imputent au colonialisme leur propre inefficience, on a l’impression qu’il s’agit surtout pour eux d’un alibi et qu’ils cherchent à fuir leur véritable responsabilité.

Les uns et les autres n’ont pas le souci de remédier à leurs lacunes mais seulement de les masquer aux yeux du peuple. »