Les « conversos » et l’inquisition

La terreur de l’inquisition s’abattit également sur les juifs qui devaient alors porter des signes distinctifs et subir toutes sortes d’humiliations en plus d’être mis à l’écart de la société.

Ceci engendra une nouvelle communauté les marranes, ces juifs convertis au christianisme pour échapper à la terreur.

Malgré leur conversion les chrétiens ne les considéraient pas à leur égal et restaient méfiants vis à vis d’eux, soupçonnés de cacher leur foi ils étaient en permanence espionnés et haïs par les « vieux chrétiens » .

L’inquisition infligea aux juifs accusés d’avoir assassinés le Christ des tortures inhumaines.

Le nombre de « conversos » explosa, il était impossible de savoir qui était réellement converti et qui ne l’était qu’en façade, les rumeurs se répandaient accusant ces convertis de continuer à pratiquer le judaïsme en secret.

Les nouveaux convertis étaient la préoccupation quotidienne des « vieux chrétiens », les convertis furent en 1467 privés de toute charge publique, en 1473 expulsés de la ville de Cordoue par une foule déchaînée, les juifs qui avaient voulu fuir la terreur en se convertissant se trouvèrent à nouveau la cible des chrétiens, qui se mirent à les persécuter.

« Converso » devint synonyme de traître de la foi, sodomite, blasphémateur, assassin d’enfants, usuriers, empoisonneur…

Thomas de Torquemada, le confesseur de la reine Isabelle lançait contre ses convertis l’anathème et demandait à la reine de sévir contre eux en adoptant à leur égard des mesures aussi radicales que celles prises contre les hérétiques.

La reine accepta et demanda au pontife l’institution d’un tribunal d’inquisition contre les traîtres que sont les « conversos ».

Le tribunal d’inquisition fut installé à Séville, nombreux conversos quittèrent la région, d’autres furent arrêtés puis brûlés en public, la moindre délation suffisait à condamner un homme au bûcher, des chrétiens sincères furent accusés d’avoir faussement embrassés le christianisme et furent torturés et brûlés sans preuve.

Ces abus poussèrent le pape Sixte IV à en dénoncer les dérives mais face à l’insistance du roi Ferdinand il fut obligé de capituler, les tribunaux d’inquisition furent maintenus.

Source « tout savoir sur l’inquisition » F.Martinelli