Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Toutes les louanges appartiennent à Allah, et que Ses prières et Ses salutations soient sur notre Prophète Mouhammed ibn abdillah, ainsi que sur sa famille, ses Compagnons, et tous ceux qui le soutiennent.
Sheykh abd al Mouhsine al Abbâd, qu’Allah le préserve, a dit :
Ceci étant dit, ce que j’ai écris dans ces quelques lignes au sujet du Sheykh abou Bakr al Jazaïry n’est nullement une histoire ou une biographie. Ce ne sont que quelques anecdotes et souvenirs que j’ai partagé avec lui, et dans laquelle il y a des leçons et des exhortations. La majeure partie d’entre eux sont des événements singuliers qui ont marqué sa vie. C’était un homme vertueux et de bon conseil.
Tel est mon sentiment et je ne lui donne pas de certificat de piété devant Allah.
1- La première fois que j’ai rencontré le Sheykh abou Bakr al Jazaïry c’est en 1376 de l’hégire après le pèlerinage. Je suis rentré dans la mosquée du Prophète صلى الله عليه وسلم par la porte ar-Rahma et صلى الله عليه وسلم je l’ai vu debout en train de faire un cours. Il enseigna dans la mosquée du Prophète presque soixante ans.
2- Dans le passé, il y avait une tente à Mina dédiée à l’Université Islamique de Médine pendant le pèlerinage. Des professeurs et des étudiants y délivraient des sermons et des conseils aux pèlerins. On interrogea un jour Sheykh abou Bakr al Jazaïry sur la différence entre le communisme et le capitalisme. Il répondit sans la moindre hésitation : C’est la même qu’entre Satan et le diable ! Puis il se mit à parler de ces deux doctrines.
3- Sheykh abou Bakr al Jazaïry n’a eu qu’un seul fils. Il s’agit du Docteur abd Rahman, qu’Allah le préserve et l’oriente vers Sa satisfaction. Un jour, je l’ai entendu dire dans un cours : Je préfère gagner ma vie dignement sans avoir recours à personne même si pour cela je dois m’épuiser comme les ouvriers qui portent des parpaings dans l’édifice des hautes constructions. Mais lorsqu’ils entendent l’appel à la prière ils abandonnent leur travail et se rendent à la mosquée pour y accomplir la prière en groupe. A cette époque, les ouvriers devaient porter les briques sur leur dos car il n’y avait pas encore de grues.
4- Une année, une radio annonça le décès du Sheykh en disant : qu’Allah lui fasse miséricorde. Les gens ont l’habitude de dire cela après la mort d’une personne. Il est rapporté qu’en raison de sa popularité et de son estime auprès des gens, un institut aux États-Unis à même accompli la prière de l’absent sur lui à cette annonce.
5- Les cours du Sheykh se distinguaient par leur ton exhortatif, à la fois encourageant et avertissant. Ils convenaient parfaitement aux musulmans de la masse et ceux qui étaient négligents ou laxistes. Je conseillais d’ailleurs à ce genre de personnes d’assister à ses cours.
6- A une certaine époque, la mode du nationalisme arabe apparut et elle devint le sujet de toutes les discussions. Notre Sheykh abd al Aziz ibn Bâz écrivit sa célèbre épitre : « La réfutation du nationalisme arabe à la lumière de l’Islam et de l’actualité ». Pendant le pèlerinage, dans la tente de l’Université qui se trouvait à Mina, un étudiant irakien fit une allocution sur le sujet. J’ai entendu le Sheykh abou Bakr al Jazaïry plaisanter avec lui en lui disant : « Tu as anéantis notre patriotisme, ô toi le fils du Tigre et de l’Euphrate ». Il s’agit de deux fleuves qui traversent l’Irak.
7- Le Sheykh est le père d’un seul fils et de neuf filles. A la mort du frère abd Allah al Bahouth, qu’Allah lui fasse miséricorde, et qui était un employé de l’Université Islamique de Médine, je me suis rendu chez ses enfants pour leur présenter mes condoléances. J’ai demandé à l’un de ses fils : Combien votre père a-t-il d’enfants ? Il me dit : Neuf garçons et une fille. Ils habitaient à côté de Sheykh abou Bakr. Je leur dis alors : Maintenant, je vais aller chez abou Bakr qui lui a un seul garçon et neuf filles.
8- J’ai participé à un colloque en compagnie de Sheykh abd al Aziz ibn Bâz, Sheykh Mouhammed al Amine ac-Chinquity, Sheykh Mouhammed Nasir ad-dine al Albâny, et Sheykh abou Bakr al Jazaïry, qu’Allah leur fasse à tous miséricorde. La rencontre fut ouverte par la lecture des premiers versets du chapitre Loqman. Sheykh abou Bakr al Jazaïry fit l’explication de ces quelques versets, et durant son allocution il évoqua ce hadith : « Celui dont la prière ne l’écarte pas de la turpitude et du blâmable, il ne fait que s’éloigner d’Allah ». Sheykh al Albâny fit remarquer que ce hadith était faible. Sheykh abou Bakr répliqua en disant : « Je suis enseignant dans la mosquée du Prophète صلى الله عليه وسلم. Et celui qui exhorte les gens doit évoquer des choses qui les encouragent et les mettent en garde ». Puis il évoqua une autre remarque que lui avait faite Sheykh Nasir en disant : » Je n’ai pas dis ce que tu avances. D’ailleurs cette cassette en est la preuve ». Et il fit signe de sa main en direction du lecteur de cassettes. Mais je ne me souviens plus de cette remarque.
9- J’ai assisté à une conférence du Sheykh abou Bakr al Jazaïry, qu’Allah lui fasse miséricorde, à l’Université Islamique de Médine, et à la suite de laquelle des questions lui furent posées. Parmi ces questions, il y en a une, que j’ai oublié, qui fit rire l’assemblée. Sheykh abou Bakr cita cette question et fit rire l’assemblée en disant : « Voilà une question qui fait rire la fourmi dans sa fourmilière, et l’abeille dans sa ruche ».
Le Sheykh, qu’Allah lui fasse miséricorde, est décédé le quatrième jour de dhoul Hijja en l’an 1439 de l’hégire, après une longue maladie qui l’obligea à rester alité chez lui pendant plusieurs années.
Qu’Allah fasse que ce qu’il a subit soit une cause d’élévation en degrés et d’expiation des péchés, et qu’Il augmente sa récompense et sa rétribution pour l’enseignement qu’il a délivré et les bons conseils qu’il a prodigué. C’est Lui qui entend et répond aux invocations.
Et que les prières d’Allah, Ses salutations, et Ses bénédictions soient sur notre Prophète Mouhammed, sa famille, et ses Compagnons.
Traduction achevée par la grâce d’Allah le jour de Arafa en 1439 de l’hégire, correspondant au lundi 20 août 2018.
Si celle-ci est fidèle c’est par la grâce d’Allah. Et si elle contient des erreurs ou des maladresses cela ne provient que de moi-même et du diable. Et je m’en excuse auprès d’Allah, puis des lecteurs.
Sami al Athary, qu’Allah lui pardonne ainsi qu’à ses parents, et à l’ensemble des musulmans.