Avant la révolution la France était régie par un système de droit divin

Proudhon écrit

« L’ancienne société se réclamait d’un ordre supérieur, céleste.

D’après l’idée qu’elle se faisait de la destinée humaine, de la morale et de ses préceptes, de la justice, des droits qu’elle crée et des devoirs qu’elle impose, de l’état et de ses institutions, elle se refusait à croire que l’ordre social reposât sur une base purement rationnelle, et elle se rattachait par la révélation à Dieu.

La politique et l’économie politique chez elle se liaient intimement à la religion.

Toutes les institutions portaient ce double caractère : le mariage était un engagement à la fois civil et religieux; l’église et l’état distincts l’un de l’autre mais inséparables et égaux, restaient unis et pour ainsi dire couplés comme les deux colonnes de l’édifice social.

C’est ce qu’on appelle le système de droit divin.

Le dépôt était ainsi donné à la fois dans la religion, c’est à dire dans les saintes écritures, dans les décrets des conciles et les bulles des papes et dans les traditions immémoriales des peuples que l’on faisait dériver de la révélation primitive .

La révolution conçut l’ordre social d’une tout autre manière.

La philosophie ayant ébranlé la foi, l’hérésie divisé l’église, on avait senti que le droit devait reposer sur autre chose qu’une révélation sujette a tant de doutes. »

Source « les démocrates assermentés et les réfractaires »