De la Françafrique à la mafiafrique

En 1958 De Gaule acculé, revenant au pouvoir en pleine guerre d’Algerie décide officiellement d’accorder l’indépendance aux anciennes colonies françaises au sud du Sahara.

En même temps De Gaule charge son bras droit Jacques Foccart responsable du parti gaulliste de faire exactement l’inverse, c’est à dire maintenir la dépendance.

C’est ici le point de départ de la Francafrique.

La françafrique est comme un iceberg, la partie émergée c’est la france meilleure amie de l’Afrique, patrie des droits de l’homme, le reste, les 90% de la relation qui est immergée sont l’ensemble des mécanismes de maintien de la domination française en Afrique avec des alliés africains.

Parmi les raisons qui le poussèrent à vouloir conserver ces pays sous la dépendance de la france, l’accès aux matières premières stratégiques.

Pour se faire Foccart à sélectionné un certain nombre de chefs d’état « amis » de la france, c’est à dire des gouverneurs noirs, ce qui permet de donner l’impression d’avoir des États indépendants tandis qu’ils ont eu des présidents français.

Pour arriver à mettre ces « chefs d’état » au pouvoir on a recours à l’assassinat politique et à la fraude électorale, ce qui permet d’écarter les candidats gênants pour les intérêts de la france.

En contrepartie on disait à ces chefs d’état « servez vous dans les caisses publiques, bâtissez vous des fortunes, mais laissez votre pays dans l’orbite française, laissez nous continuer de prélever vos matières premières a des prix défiants toute concurrence »

Certains se sont ainsi constitués des fortunes égales à la dette extérieure de leur pays comme par exemple Mobutu, Eyadéma…

On a attribué à chacun un officier des services secrets chargé de le protéger, du moins tant qu’il servait nos intérêts.

Le jour où le nigérian Hamani Diori voulu vendre son uranium ailleurs qu’en france il a été déposé instantanément.

Quant aux comptes deux chefs d’état furent assassinés par Denard et ses mercenaires

Denard et ses mercenaires sont chargés des coups d’état et des révolutions ainsi que des renversements de présidents, il sévit en Afrique depuis 40 ans.

Ce Bob Denard est un corsaire de la république française.

Parmi les autres moyens de contrôler ces pays: le Franc CFA (colonies françaises d’Afrique), cette monnaie a permis pendant des années de faire évader les capitaux de ces pays.

Si dans ces pays il n’y’a pas de développement économique en dehors des matières premières ce n’est pas car ces pays en sont incapables mais car un développement économique entraînerait la contestation du pouvoir du dictateur.

Il y a aussi ce qu’on appelle la dette du tiers monde, à la fin des années 1970 il y avait trop d’argent dans les caisses de l’Occident et des pays pétroliers; il fallait le recycler.

On a poussé ces pays à s’endetter prétextant une nouvelle forme d’aide publique au développement, sauf que quand ces prêts sont détournés, comment va-t-on rembourser?

L’argent a disparu et n’a rien produit.

Résultat la dette augmente jusqu’à atteindre 3 fois la production annuelle totale du pays par exemple.

Le comble avec l’argent payé pour rembourser on achète des armes pour armer les deux clans de la guerre civile qui va détruire le pays, comme cela eu lieu en 1990 au Congo.

André Tarallo, le monsieur Afrique d’Elf vend à la fois le pétrole congolais, gère leur dette et achète les armes pour armer les clans opposés qui se disputent le pouvoir.

Après la chute du mur de Berlin il y eu une poussée démocratique et les dictateurs eurent du mal à résister à cette pression, ils vont devoir affronter des élections alors ils utilisent la politique du bouc émissaire, technique qui a toujours fonctionné, si il y a un malheur c’est à cause de telle ethnie, si elle vient au pouvoir elle vous prendra le pain de la bouche, elle vous massacrera.

Ce discours est celui qui a été tenu au Rwanda, et qui menace un certain nombre de pays, à la criminalité économique et aux dictatures ont a ajouté une criminalité politique de masse en dressant les gens les uns contre les autres.

« De la francafrique à la mafiafrique » de François-Xavier Verschave