Occident et Islam de Youssef Hindi

M.Attali a dit « la gouvernance mondiale se fera avant ou après la 3e guerre mondiale, mais elle se fera. »

La composition du Talmud débute durant l’exil à Babylone au milieu du 6e siècle avant JC.

Son enseignement fut essentiellement oral jusqu’à la transcription au 3e siècle de l’ère commune de la Mishna puis de la Gémara.

Sa finalisation se fait à la fin du Ve siècle et contient à la foi la Mishna et le Gémara, c’est à dire la loi orale mise à l’écrit et le commentaire qu’en ont fait les grands rabbins.

Le Talmud est le nom que l’on donne à l’ensemble de ces lois et leurs commentaires.

L’historien Juif du 1er siècle Flavius Joseph écrit « les pharisiens ont livré à leur peuple un grand nombre d’observances transmises par leurs ancêtres, lesquelles ne sont pas inscrites dans la loi de Moise.

Pour cette raison les sadducéens les rejettent et disent que seules devraient être tenues pour valables les règles qui y sont écrites et que celles qui sont reçues par la tradition des pères n’ont pas à être observées.

Sur ce point de grandes dissensions sont survenus entre eux. »

Suite à la destruction du second temple en 70, les sadducéens disparurent et les pharisiens ont accaparé l’exclusivité du leadership du peuple juif imposant leur loi orale: le Talmud.

Quant à la kabbale elle est considérée comme « le chemin vers la sagesse cachée menant à Dieu. »

Pour comprendre l’évolution de la kabbale et saisir ses finalités nous devons garder à l’esprit que ses deux piliers fondateurs sont:

⁃ l’étude de la fin des temps

⁃ L’ésotérisme et le mysticisme (réflexion sur l’au delà et sorcellerie)

Moise Nahmanide est un kabbaliste espagnol, né en 1194, spécialiste du Talmud et de la Kabbale.

Il est le premier kabbaliste à théoriser le messianisme actif en écrivant que la venue du Messie est conditionnée par des actions de la part du peuple juif.

Ce concept sera alors repris et développé par d’autres kabbalistes, ce messianisme actif consiste à hâter la venue du Messie, qui doit arriver au cours de la période apocalyptique, il faut donc précipiter la fin des temps.

C’est dans ce contexte qu’au début du XVI siècle, apparaît Solomon Molcho, précurseur de « la stratégie du choc des civilisations » visant à lancer le monde chrétien comme le monde musulman (l’empire Ottoman à l’époque car il contrôlait la Palestine) afin d’expulser les musulmans de Palestine et d’y installer les juifs.

Scholem écrit « l’incidence de l’apocalypse kabbalistique la plus notable fut l’agitation qui marqua l’apparition de David Reuveni et son disciple Solomon Molcho, dont les exposés kabbalistiques furent favorablement accueillis par les kabbalistes de Salonique en Turquie Ottomane.

Les visions et discours de Molcho mêlaient kabbale et incitation à une action politique à visées messianiques parmi les chrétiens.

Son martyre en 1532 le fit compter par la communauté juive comme l’un des saints de la kabbale.

Les mouvements apocalyptiques virent dans l’avènement de Martin Luther un nouveau présage, un signe de l’effondrement de l’église et de l’approche de la fin des temps. »

En 1641 débute la première révolution anglaise menée par le protestant puritain Olivier Cromwell (1599-1658).

Cette révolution se termine en 1649 par la mise à mort du roi Charles 1er (comme le sera un siècle plus tard le roi français Louis XVI).

Il fit revenir les juifs en Angleterre après qu’ils en aient été expulsés en 1290, à la demande de Menasseh Ben Israël.

Celui ci écrivit « le temps de la restauration de notre nation sur notre terre natale est tout proche. »

L’Angleterre devint le centre névralgique du commerce et de la finance internationale ou des banquiers juifs, telle l’une des branches de la famille Rothschild s’installeront et s’enrichiront incommensurablement, ils joueront un rôle déterminant dans l’histoire du sionisme et de la création de l’état genre.

Dès 1882 le baron Edmond de Rothschild commencera à acquérir des terres en Palestine Ottomane.

Cette alliance judéo-chrétienne nouée par Cromwelle en Angleterre aura pour continuité la création d’un foyer nation juif sur les décombres de l’empire Ottoman par Lord Balfour en 1919.

Théodore Herzl fonde en 1897 officiellement le mouvement sioniste, le mouvement tient son premier congrès en 1898 et décide de créer un fond destiné à l’implantation des juifs en Palestine, ce fond sera transformé en 1951 en Banque nationale d’Israel.

En 1896 il est reçu par le grand vizir à qui il propose d’effacer la dette de l’empire Ottoman en échange de l’abandon de la Palestine aux sionistes.

Le sultan Abdelhamid II refuse et déclare « les juifs peuvent garder leur argent.

L’empire turc appartient au peuple Turc et non à moi.

Quand mon Empire sera démembré, peut-être recevront ils la Palestine pour rien.

Mais notre cadavre seulement pourra être divisé.

Je ne consentirai jamais à la vivisection. »

Et c’est sur le cadavre de l’empire Ottoman que naîtra le foyer juif en Palestine.

En 1905 et en 1908 la révolution frappera la Turquie, menée par les « jeunes-turcs » (disciples de Sabbataï Tsevi, faussement converti à l’islam).

En 1904 Herzl demanda au Pape Pie X une lettre de soutien au projet sioniste, celui refusa catégoriquement et répondit « nous ne pourrons pas empêcher les juifs d’aller à Jérusalem, mais nous ne pourrons jamais les y encourager.

Le sol de Jérusalem n’a pas toujours été sacré, mais il a été sanctifié par la vie de Jésus.

Les juifs n’ont pas reconnu Notre Seigneur et nous ne pourrons donc pas reconnaître le peuple juif. » Pape Pie X le 25/01/1904

En 1905 le congrès de l’organisation sioniste mondiale décrète que le foyer national sera installé en Palestine, alors territoire de l’empire Ottoman.

Le gouverneur Ottoman de Jérusalem en 1911 tint ces propos en réaction à la décision du congrès:

« Nous ne sommes pas xénophobes; nous accueillons les étrangers.

Nous ne sommes pas antisémites; nous apprécions la supériorité économique des Juifs.

Mais aucune nation, aucun gouvernement ne peut ouvrir les bras à des groupes dont le but est de nous enlever la Palestine.

La domination politique des Juifs dans ce pays appartient au domaine des rêves d’enfants, mais aussi longtemps qu’ils en parlent, nous ne tolérons pas leur progrès économique.

S’ils abandonnent ces utopies et donnent la preuve de leur Ottomanisme alors toutes ces difficultés et toutes ces restrictions tomberont comme par magie. »

Les premiers palestiniens à s’opposer au projet sioniste sont les chrétiens, Negib Azoury dit « deux phénomènes importants, de même nature et pourtant opposés, qui n’ont encore encore attiré l’attention de personne se manifestent en ce moment dans la Turquie d’Asie:

⁃ le réveil de la nation arabe

⁃ L’effort latent des juifs pour reconstituer sur une très large échelle l’ancienne monarchie d’Israël

Ces deux mouvements sont destinés à se combattre continuellement jusqu’à ce que l’un d’eux l’emporte sur l’autre.

Du résultat final de cette lutte entre ces deux peuples représentant deux principes contraires, dépendra le sort du monde. »

A la veille de la guerre mondiale la situation est bloquée pour les sionistes, les négociations avec les Ottomans n’aboutissent à rien.

C’est alors qu’éclate la première guerre mondiale.

En 1916 la Grande Bretagne alors en difficulté, acculée par l’empire germanique est sur le point de signer l’armistice proposé par le Kaiser, une délégation sioniste se rend en Grande Bretagne pour proposer un marché.

Benjamin Harrison Freedman, homme politique juif américain raconte « les sionistes ont dit « vous pouvez encore gagner cette guerre, vous n’avez pas besoin d’abandonner, vous n’avez pas à accepter les négociations proposées par l’Allemagne.

Vous pouvez gagner cette guerre si les États Unis entrent en guerre en tant qu’alliés.

Nous vous garantissons de ramener les États Unis dans cette guerre et de combattre à vos côtés si vous nous promettez la Palestine après que vous ayez gagné la guerre. »

http://cristos.over-blog.com/pages/Discours_de_Benjamin_Freedman_en_1961_sur_le_sionisme-1727022.html

Le 02/04/1917 les États Unis déclarent la guerre à l’Allemagne.

Le 02/11/1917 est publié la déclaration Balfour, Arthur James Balfour ministres des affaires étrangères britannique déclare dans cette lettre la promesse de la création d’un foyer juif en Palestine.

« Cher Lord Rothschild,

J’ai le grand plaisir de vous adresser, de la part du Gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante, sympathisant avec les aspirations juives sionistes, déclaration qui, soumise au cabinet, a été approuvée par lui.

Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour les Juifs et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, soit aux droits et aux statuts politiques dont les Juifs disposent dans tout autre pays.

Je vous serais obligé de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.

»

— Arthur James Balfour

L’objectif des sionistes maintenant la promesse des britanniques actée était de pousser les arabes à se révolter contre les Ottomans afin de les chasser de Palestine.

Les britanniques encouragent alors le développement du nationalisme arabe pour dresser les populations arabes contre l’empire Ottoman.

Mc Mahon haut commissaire en Égypte entame une correspondance secrète avec Hussein le chérif de la Mecque et lui propose de faire de lui le calife d’Arabie.

Le chérif Hussein pensait qu’il serait à la tête d’un grand état arabe alors que les britanniques avaient pour projet d’opérer un grand découpage qui exclurait entre autres la Palestine de ce grand état arabe imaginaire.

Cette duperie est l’acte de naissance du nationalisme arabe.

Les nations arabes tombèrent dans le piège du nationalisme, qui n’est autre qu’un retour au tribalisme.

Les arabes en dehors de la civilisation musulmane et de son organisation politique ne sont que des tribus s’entredéchirant perpétuellement.

En 1918 Georges Picot représentant la France et Mark Sykes la Grande Bretagne signent l’accord sykes-picot sur la répartition des territoires du proche orient, immédiatement après débute la révolte des arabes contre les Ottomans.

Lawrence d’Arabie pousse les chefs du mouvement à donner au soulèvement une image de révolution nationale contre l’oppression turque avec la volonté d’unir chrétiens, juifs et musulmans et de restaurer la gloire ancienne des arabes.

En 1917 débute le démantèlement de l’empire Ottoman.

Les hedjaziens dirigés par Lawrence d’Arabie les chassent du Hedjaz, le général britannique Allenby prend Jérusalem à l’aide des arabes.

Les britanniques contrôlent désormais la Palestine, les français prennent le Liban et les arabes l’intérieur des terres jusqu’à l’Anatolie.

En 1918 les palestiniens acceptent l’immigration juive, Faissal le fils du chérif Hussein signe avec Weizmann à Londres l’accord, ce texte fut rédigé par Lawrence d’Arabie et il prévoit l’immigration juive ainsi que le respect des droits de Palestiniens.

Le 27/02/1919 la déléguée sioniste comparaît devant la conférence de la paix, Weizmann déclare:

« L’organisation sioniste ne veut pas un gouvernement autonome juif mais simplement établir en Palestine, sous une puissance mandataire une administration pas nécessairement juive qui rendrait possible d’envoyer en Palestine 70 000 à 80 000 juifs annuellement.

L’association demande en même temps la permission de bâtir des écoles juives ou l’hébreu serait enseigné et de cette façon nous bâtirons progressivement une nation qui serait aussi juive que à nation française est français.

Plus tard quand les juifs formeront une large majorité ils seront mûrs pour établir un gouvernement correspondant à la situation du pays et leurs idéaux. »

Dès que les palestiniens prennent connaissance de cette déclaration naissent de vives protestations car ils connaissent maintenant le projet sioniste dont les conséquences sont la dépossession de leurs terres et leur expulsion.

Le rêve d’un grand état arabe vendu par les britanniques s’est éteint mais le virus du nationalisme arabe continue de divers les arabes.

Henry Laurens écrit « la communauté juive se fonde en tant que refus absolu de toute collaboration économique et sociale avec la population arabe.

L’exclusivisme juif nécessaire pour la constitution du foyer national fait que toute interaction avec le secteur arabe est considérée comme une défaillance. »

Après s’être solidement implantés, les sionistes vont lancer des guerres d’expansion.

En 1948 George Kennan écrivait « soutenir les objectifs radicaux du sionisme politique se fera au détriment des objectifs de sécurité que les États-Unis se sont fixés au moyen orient. »

Quand le 06/10/1973 la syrie attaque Israël par le Golan et l’Égypte par le Sinaï, ils ne le font pas pour voir renaître l’état palestinien mais dans le but de s’accaparer une partie de la Palestine, la tentative échoue et un cessez le feu est signé le 28/10/1973.

Le but de ces guerres successives est la construction du Grand Israël que la Bible délimite du Nil à l’Euphrate, pour ce faire les israéliens grignotèrent en permanence un peu plus de territoire.

Ben Gourion en 1937 déclara « érigeons un état juif sur le champ même si ce n’est pas sur tout le territoire.

Le reste nous reviendra avec le temps. »

Israël est d’ailleurs le seul état au monde n’ayant pas de frontières définies pour la simple raison que ce état est destiné à s’agrandir jusqu’à atteindre les frontières bibliques.

De la création d’un foyer juif en Palestine en 1920 nous sommes arrivés à l’état d’Israël en 1948, état qui ne cesse d’élargir ses frontières.

L’expulsion, voire l’extermination des Palestiniens est justifiée religieusement par des sommités religieuses parmi les plus proches du pouvoir.

Yossef Ovadia qui fut le grand rabbin d’Israel, au sujet de qui le journaliste Marius Schattner écrivit à sa mort en 2013« il s’est imposé comme faiseur de rois de la quasi-totalité des gouverneurs israéliens depuis 30 ans. », il déclara « puissent ils disparaître de la terre, puisse Dieu envoyer un fléau aux palestiniens, ces enfants d’Ismael, ces vils ennemis d’Israel. »

En 2001 dans un sermon il dit « il est interdit d’avoir pitié d’eux, vous devez envoyer des missiles et les annihiler ils sont mauvais et détestables. »

Il dit également « les goyim (les non-Juifs) sont nés seulement pour nous servir. Sans cela ils n’ont pas leur place dans le monde. »