Au mois de Rabi 698 Ibn Taymiya fut convoqué par le cadi hanafite Jalal ad dine Ahmad Ar Razi pour être interrogé sur son livre « Al hamawiyya ».
Il refusa prétextant l’incompétence en matière de dogme, du cadi nommé par le sultan.
Le cadi propageait à travers la ville que cette profession de foi contredisait le Coran et la sunna.
L’émir intérimaire Sayf ad dine Jajan s’efforça de ramener le calme d’autant que la menace mongole se précisait.
Il fut alors convoqué par le cadi chafiite imam ad dine Al Qazwini et ses réponses furent jugées satisfaisantes, tout rentra dans l’ordre et il continua d’enseigner le tafsir à la mosquée des Omeyyades.
En 698 avant l’arrivée des Mongoles Ibn Taymiya composa sa wasitiyya à la demande d’un cadi chafiite de la ville de wasit, qui de retour de la Mecque en passant par Damas se disait inquiet de l’état d’ignorance dans lequel les autorités Mongoles laissaient les populations musulmanes d’Irak.
Quand les Mongoles envahirent Damas, il intervint à plusieurs reprises pour demander la libération des prisonniers musulmans et chrétiens et rédigea de nombreuses fatwa dénonçant la vision suspecte de l’islam des Mongoles ainsi que les atrocités qu’ils ont commises à Bagdad et l’appui qu’ils donnent aux chiites contre les sunnites.
Lors de la troisième invasion mongole Ibn taymiya était toujours à l’avant-garde de la résistance et pris part à plusieurs batailles.
Il s’attaquait également aux innovations présentes dans le monde musulman, il écrivit la wasiyya koubra dans laquelle il dénonçait les déviances doctrinales de l’époque.
Il lui fut à nouveau demandé de répondre au sujet de son dogme en 705 par le sultan du Caire Al Malik An nasir.
La première séance se tint un lundi à la citadelle sous la présidence du gouverneur Al Afram, il devait comparaître devant 4 grands cadis sunnites, on donna lecture de la wasitiyya puis certains points furent débattus.
Ibn taymiya raconte que parmi les objections de ses détracteurs, le fait que la wasitiyya serait une profession de foi hanbalite, il répondit « j’ai voulu faire une profession de foi conforme à la doctrine des anciens, Ahmad Ibn Hanbal n’a fait que transmettre la science qu’il tenait du Prophète paix et salut d’Allah sur lui.
Il voulu faire une profession de foi conforme à l’enseignement des trois premières générations, se dégageant des opinions de foi des différentes écoles jurisprudentielles et doctrinales.
Le vendredi une nouvelle réunion eu lieu en présence du cheikh safi ad dine Al Hindi spécialiste du dogme acharite , à la fin du débat il fut conclu que la wasitiyya était acceptable et qu’aucune critique ne pouvait lui être adressée.
Une lettre fut envoyé au sultan au Caire innocentant Ibn Taymiya et le présentant comme un partisan de la sunna.
Mais une seconde lettre arriva à Damas cette fois au sujet de la Hamawiyya, Ibn Taymiya fut de nouveau convoqué en 705 à la citadelle et le savant acharite Chams ad dine Ibn Adlan l’accusa d’anthropomorphisme, il fut condamné à la prison en 26 Rabi 707, il y restera 18 mois.
Dans ses lettres Ibn Taymiya raconte l’ignorance des savants qui l’interrogent et les accusations mensongères à son encontre ainsi que son effort pour réconcilier les musulmans hanbalite et acharite en les ramenant au credo des anciens.
La force de ses écrits est d’avoir exposée le dogme des anciens de manière à ce que personne ne puisse le remettre en cause, l’acharite lui même ne pouvait trouver à redire, c’est pourquoi seul leurs mensonges permirent de l’emprisonner.
Le vendredi 23 Rabi 707 l’émir Muhanna se rendit à la prison et obtint la libération d’Ibn Taymiya qui fut interdit de retourner en Syrie, il resta donc au Caire.
Il convoque les détracteurs d’Ibn Taymiya pour un nouveau débat mais ceux ci s’excusèrent de ne pouvoir venir.
C’est pour cet émir de la ville de Palmyre qu’Ibn Taymiya rédigea son épître la tadmuriyya.
Introduction de la traduction de la profession de foi « la wasitiyya » par Henri Laoust