Muhammad Asad raconte sa rencontre avec Omar Al Mokhtar
« Alors celui-ci arriva, montant un petit cheval dont les sabots étaient enveloppés de chiffons. Deux hommes à pied l’encadraient et plusieurs autres le suivaient. Lorsqu’il atteignit le rocher au pied duquel nous attendions, l’un des hommes l’aida à descendre de cheval et je pus voir qu’il se mouvait avec difficulté (j’appris par la suite qu’il avait été blessé dans une escarmouche une dizaine de jours auparavant). A la lumière de la lune qui se levait, je pouvais maintenant le voir distinctement. C’était un homme de taille moyenne à la forte ossature, une courte barbe blanche comme neige encadrait son visage sombre aux rides profondes; les yeux étaient profondément enfoncés dans leurs orbites et les plis qui les entouraient permettaient de supposer que, dans des circonstances différentes, ils auraient été aisément enclins au sourire, mais ils n’exprimaient alors que mélancolie, souffrance et courage. (Le chemin de la Mecque, pages 306-307).
Il resta 10 jours avec lui.
Celui ci lui dit :
« Ainsi tu peux le voir, mon fils, nous sommes assurément arrivés près de la fin du temps qui nous est imparti… Nous combattons parce que nous devons combattre pour notre foi et notre liberté jusqu’à ce que nous chassions les envahisseurs ou que nous mourrions. Il n’y a pas d’autre choix. Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons » (Le chemin de la Mecque, page 308).