Vincent Peillon dit « l’idée que la république est areligieuse est une idée fausse .
Très tôt après l’échec de la constitution civile du clergé votée en juin 1790, les Jacobins inquiets du mouvement des prêtres réfractaires et de l’importance vis à vis du mouvement anti clérical ont mis en œuvre l’idée d’un culte civIque et d’une religion de l’avenir.
La révolution est en elle même un projet de régénération.
Avec ce projet de régénération on fait émerger dans l’histoire profane une conception empruntée au vocabulaire religieux qui désigne tantôt la naissance spirituelle du baptême, tantôt la nouvelle vie qui doit suivre la résurrection générale.
La révolution de 1848 mais aussi la commune utiliseront à nouveau ce vocabulaire.
L’évêque constitutionnel de Lyon, Lamourette ne s’était pas trompé, lorsqu’il interprétait déjà la révolution comme opérant une régénération christique des cœurs.
La religion universelle sera là laïcité, son temple ou son église sera l’école et son clergé les maîtres d’école.
Le but de l’école laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper, car le point de départ de la laïcité c’est le respect absolu de la liberté de conscience.
Pour donner la liberté de choix il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, éthique, social, intellectuel pour après faire son choix.
Nous vous refonder la république par l’école.
La loi de 1905 est une attaque directe contre le catholicisme car comme le dit Emmanuel Todd « la puissance du catholicisme retrouvée a fait peur et conduit les hommes de la république à réaliser en 1905 la séparation des églises et de l’état. »
Cette loi avait pour but de chasser l’église hors du pays en l’affaiblissant notamment par des mesures d’ordre financier et particulièrement par la confiscation de ses biens.
Celui qui pense que la laïcité est l’incarnation de neutralité religieuse c’est qu’il ignore l’histoire de cette loi et de son principal artisan Ferdinand Buisson, qui a voulu remplacer la religion catholique par une religion civique: la laïcité.
Jules ferry dit « nous avons promis la neutralité religieuse, nous n’avons pas promis la neutralité philosophique pas plus que la neutralité politique. »
Vincent Peillon « la république laïque n’est pas neutre, elle est offensive, conquérante.
Elle l’est d’autant plus qu’elle se situe dans un champs historique et politique où elle sait qu’elle a des ennemis, qu’elle est contestée et fragile, que les retours en arrière sont toujours possibles, que la neutralité n’existe pas et est donc impossible. »