Le cheikh Bachir El Ibrahimi a dit « le colonisateur est venu dans ce pays comme les maladies qui surviennent, elles apportent avec elles la mort et les causes de la mort. »
« La colonisation est une tuberculose. Elle combat tout ce qui est susceptible de renforcer l’immunité d’un corps sain. Et dans ce pays, elle administre ses lois afin d’annuler les règles islamiques.
Elle a aussi commis des sacrilèges contre l’inviolabilité des lieux de culte et combattu la foi au moyen de l’athéisme, l’enseignement par la propagation de l’illettrisme et la langue arabe avec cette anarchie qui n’établit correctement ni expression ni réflexion. »
La France coloniale dans le but de déraciner tous les repères de l’islam et creuser des fossés insurmontables entre les Algériens et leur religion.
Elle a usurpé les mosquées dont la majorité ont été démolies, il y avait à Alger 122 mosquées, en 1899 ils n’en restaient que 5, les autres étant transformées en casernes ou en églises.
Ce fut dans cette atmosphère trouble que naquit Abd Al Hamdi Ibn Badis, le 04/12/1889.
Il finalisa la mémorisation du Coran à l’âge de 13 ans, puis étudia les sciences de la langue arabe, du hadith et du fiqh chez le cheikh Hamdan Al Wnissi.
Ensuite il étudia à Tunis à l’institut Az Zaytouna auprès de divers savants dont le cheikh Tahar Ibn Achour.
Ensuite il effectua le hajj, à Medine il rencontra de nombreux savants, dont le cheikh Al Hindi qui l’exhorta à retourner en Algérie afin de s’occuper de la prédication et de combattre le colonisateur.
Il resta 3 mois à Medine en compagnie de Bachir Al Ibrahimi avec qui il cherchait des moyens efficaces pour restaurer les pratiques islamiques dans leur pays ravagés par la colonisation.
Après son départ du Hijaz il voyagea en Syrie, au Liban puis en Égypte où il demeura un certains temps et connut de nombreux savants comme Mohamed Abdou et Rashid Réda.
En 1931 il fonda l’association des oulémas musulmans algériens, dès lors il œuvra pour la réforme de l’islam et la liberté que les colons leur avaient spolié.
Le slogan de l’association était « l’Algérie est notre pays, l’islam notre religion et l’arabe notre langue. »
Il ouvrit de nombreuses écoles, en 1954 on comptait 150 écoles fréquentées par plus de 50 000 enfants, on pouvait y apprendre les bases de la langue arabe, les fondements de l’islam et l’histoire de l’Algérie, le but étant de nourrir un sentiment d’appartenance à l’Islam chez les Algériens.
Quand la colonisation avait propagé l’illettrisme, l’association elle réussit à éduquer plus de 50 000 enfants.
Le colonisateur s’acharna contre ces structures, les fermant, ou emprisonnant ses professeurs, tout fut mis en place pour affaiblir le pouvoir culturel, spirituel et intellectuel de l’association au sein du peuple algérien.
Ferhat Abbas déclara « les français ne nous ont pas appris leur langue et ne nous ont pas laissé la liberté d’apprendre la notre »
L’imam Ibn Badis mourut le 16/04/1940 et fut enterré à Constantine.