L’imposture du Rap

L’histoire du Rap

Nous sommes dans les années 60, les États Unis sont fragilisés par les revendications des afro-américains protestant contre les ségrégations raciales.

La marche sur washington du 28/08/1963 regroupe 300 000 personnes, Martin Luther King prononcera son fameux « i have a dream ».

De là va évoluer le mouvement de protestation avec d’un coté la branche pacifiste représenté par Martin Luther King, de l’autre la branche violente représenté par la nation of Islam, les blacks Panthers et la ligue des travailleurs noirs révolutionnaires.

Dans ce climat de tension de nombreuses émeutes éclatent d’Harlem à Detroit.

Dans le même temps la guerre éclate contre le Vietnam, une guerre voulue par les blancs et faite par les noirs contre les jaunes.

Les mouvements d’opposition se font de plus en plus nombreux contre cette guerre.

Le gouvernement doit faire face :

⁃ aux révoltes étudiantes opposées à la guerre

⁃ Aux mouvements séparatistes comme le ku klux klan et la nation of Islam qui s’avèrent dangereux pour l’unité du pays

⁃ Les revendications d’émancipation des minorités, qui en plus de réclamer des droits civiques, refusent d’être la chair à canon de la guerre du Vietnam

Les Blacks panthers prenant de l’ampleur il devient le mouvement principal de contestation, il faut alors discréditer l’organisation en desinformant et en la diffamant par les médias de masse, intoxiquer le mouvement en l’infiltrant par des vrais-faux militants, utiliser l’arsenal juridique mis à disposition pour enfermer ses têtes pensantes, éliminer les plus dangereux.

En l’espace de 2 ans le cœur du mouvement est décimé.

L’état décide ensuite d’adopter une nouvelle stratégie, plutôt que de réprimer les contestations il faut favoriser l’essor de noir assimilé par le système afin qu’ils ne soient plus acquis aux causes révolutionnaires, pour cela il suffit de leur proposer des modèles à suivre: héros sportif, athlète bien payé, artiste professionnel, ainsi les noirs deviendront des hommes pacifiques, le rap sera l’outil du système pour assimiler le black et le priver de toutes émancipations.

Dans le souci de séduire la communauté noire on lui propose des héros crédibles et subversifs, subversifs certes mais absolument inoffensifs pour le système.

Le cinéma communautaire et la musique communautaire en plus d’intégrer le nègre dans le système permet de s’enrichir sur leur dos.

Ce bizness communautaire alléchant pour le système, permet de populariser la drogue dont le trafic juteux est géré par la mafia et non les « noirs », la drogue participant à l’achèvement de la dévastation de la contestation black.

Le plaisir comme idéologie salvatrice, ce qui envoie directement les Noirs du ghetto dans les bras du capitalisme du désir, le capitalisme « fun », l’arme massive du libéralisme-libertaire, qui maîtrise à la perfection les termes séducteurs pour mieux impacter le consommateur.

En prônant l’émancipation par le divertissement le rap enverra le mouton noir dans la gueule du loup, l’intégrant au système et le rendant dépendant de choses dont il n’a absolument pas besoin, histoire qu’il se fasse bouffer comme les moutons blancs.

La pilule passant d’autant mieux qu’elle est accompagnée d’un discours faussement révolutionnaire.

Ceux qui ont réussi à convaincre les femmes de fumer dans un souci « d’égalité » homme-femme trouveront dans le rap la fenêtre idéologique idéale pour acculturer le noir.

Au final et de manière sournoise c’est bien l’idéologie de l’argent qui sortira victorieuse.

Le rap devenant l’outil le plus efficace de conversion au matérialisme libertaire.

Si le rap a pu s’étendre et ne pas rester un phénomène local ce n’est pas par sa force créatrice et révolutionnaire mais par la force du blanc de la gauche branchée new-yorkaise.

Lyor Cohen qui a bien compris comment transformer la subversion en un formidable outil de plus-value commerciale, propulse Public Enemy.

Le rap fait vendre et ne fait pas vendre que des disques, Cohen l’a bien compris, Nike habille nos « révolutionnaires » se placement de produits en faisant porter des Air Jordan à Chuck D propulsera la marque, faire la révolution c’est bien, mais en baskets Nike c’est mieux!

Le professor Griff dans un interview se laissera aller à la critique d’Israël vis à vis de la Palestine, accablés par l’opinion publique, Chuck D et le reste du groupe se désavoueront de lui et iront accompagnés de Lyor Cohen se recueillir dans un musée consacré à l’holocauste.

En l’espace de 20 ans le rap aura permis de récupérer la contestation noire par l’industrie du divertissement.

La contestation digérée il est temps de convertir les esprits au néolibéralisme.

Quant au Rap français il n’a rien inventé, il sera propulsé par les élites, à leur tête Jack Lang.

Début 90 le racisme bas son plein, la crise frappe les classes populaires, le rap va arriver à point pour détourner les colères, il sera l’exutoire des banlieusards.

Dans un premier temps il sera popularisé par l’émission « deenastyle » diffusée sur radio nova, de là sortira NTM, le groupe sera managé par Franck Chevalier l’attaché de presse de Jean Paul Gaultier.

Un an plus tard c’est Laurence Touitou à la tête de Delabel qui propulsera IAM le groupe marseillais.

92-99 le canabis en provenance du Maroc arrive massivement dans les quartiers, le rap lui fera une bonne publicité avec des morceaux comme « pass le Oinj » .

Le shit qui contribuera à apaiser les tensions sociales en abrutissant le banlieusard.

Le rap est une tartufferie car tout en revendiquant son non-conformisme il répond totalement aux intérêts de l’empire.

Nos « révolutionnaire » s’enrichissent et notre jeunesse est contaminée par l’idéologie de l’hyperconsommation, l’oligarchie ne peut que se réjouir de l’essor du rap, outil de récupération de la colère sociale qui permet de l’étouffer tout en faisant des banlieusards des consommateurs abrutis par le rap et le shit incapable de sortir de leur condition de banlieusard.

Allié de l’idéologie marchande, manipulant l’émotivité, détournant les colères légitimes tout en s’immisçant au plus profond de l’intime: le rap peut au final être considéré comme un subtil viol vocal et auditif.

L’une des principales astuces de l’idéologie dominante est de faire passer le rap pour une contre culture, or en regardant de plus près on voit que celui-ci ne contredit jamais les valeurs dominantes tout en prônant des concepts tirés du rêve américain.

Son argument pour se placer en contre culture serait sa faible présence sur les grandes chaînes, or le but du rap n’est pas de passer à la télé mais de passer en banlieue.

Le rap permet à la bourgeoisie dans une logique de maintien de sa domination d’empêcher l’émancipation des banlieusards par les études et l’éducation en leur proposant de s’instruire par le rap en vue de les abrutir et d’annihiler leurs dangerosités potentielles.

Le rap permet également de contrôler le temps libre de la jeunesse et d’entretenir une frustration chez l’auditeur.

Le rap crée un héros voyou, embellissant le mal, faisant de la prison un sujet de vantardise pour celui qui y passe un séjour, la délinquance devient pour le banlieusard sa seule voie de réussite, ainsi toutes possibilités de luttes sociale et d’émancipation est d’office avortée.

« Qu’ils continuent à voler des iPhones, on leur vendra des applications. »